L’hydrosalpinx

Plusieurs maladies peuvent être à l’origine de la stérilité tubaire, dont l’hydrosalpinx. Il s’agit d’un dysfonctionnement des trompes qui sont bouchées à la suite d’une infection. Des traitements peuvent être préconisés en fonction du stade de développement de la maladie. Cependant, dans certains cas, des mesures plus sérieuses doivent être prises.

Sommaire :

Définition
Les trompes de Fallope
Causes
Symptômes
Diagnostic
Traitement
Conséquences et complications

 


 

Qu’est-ce que c’est ?

Lorsque qu’une infection des trompes n’est pas bien traitée, elle se transforme en salpingite, une forme plus grave puisque les trompes sont bouchées par du pus ou du liquide. En effet, celles-ci ne peuvent plus fonctionner normalement et la fécondation devient impossible. C’est dans ce conduit que le spermatozoïde et l’ovule fusionnent pour donner naissance à un œuf fécondé. Ce processus dure environ 3 à 4 jours avant que celui-ci ne descende dans l’utérus.

Chez une femme atteinte d’hydrosalpinx, l’ovule se perd puisque la trompe n’arrive pas à la capter. De plus, le spermatozoïde ne peut pas assurer la fécondation. Lorsque ce dysfonctionnement ne touche qu’une seule trompe, il est encore possible que l’autre fonctionne normalement. La stérilité tubaire n’est alors diagnostiquée que si les deux conduits sont touchés.

Dans la majorité des cas, l’hydrosalpinx atteint les deux trompes puisque c’est un phénomène général engendré par une infection.

 

Les trompes de Fallope, les conduits où se passe l’hydrosalpinx

Dans le jargon médical, les prolongements latéraux de l’utérus se nomment les trompes de Fallope ou trompes utérines. Ce sont des conduits formés de muscles et de membranes qui se trouvent de chaque côté de l’utérus. Ils servent à assurer le lien entre l’utérus et les deux ovaires. Cependant, ils ne peuvent pas assurer cette liaison s’ils sont bouchés à cause de :

  • Contraception définitive ou ligature ;
  • Malformation congénitale ;
  • Salpingite : une inflammation des trompes utérines engendrée par une infection abdominale telle que l’appendicite, l’endométriose ou inflammation chronique de l’utérus, la gonorrhée ou la chlamydia qui sont des infections sexuellement transmissibles ;
  • Hématosalpinx : la dilatation des trompes utérines qui se remplissent de sang ;
  • Pyosalpinx : les pus, qui s’accumulent, bouchent les trompes et entraînent une inflammation grave. Sa rupture peut engendrer un abcès au niveau de l’abdomen ;
  • Hydrosalpinx.

 

Les causes

L’hydrosalpinx est dû à l’obstruction des franges qui sont des structures particulières situées au bout des trompes utérines. Cette lésion des cellules des franges entraîne l’accumulation de liquide dans ces conduits qui relient l’utérus aux ovaires. Par conséquent, ils se bouchent et se dilatent.

Liste non exhaustive de situations qui peuvent déclencher l’hydrosalpinx :

  • La contraception intra-utérine, comme le stérilet ;
  • La chirurgie de l’abdomen ;
  • L’infection sexuellement transmissible, notamment les chlamydias et la gonorrhée ;
  • L’endométriose.

 

Les symptômes

Lorsqu’une infection sexuelle perdure au-delà d’un mois, elle peut se transformer en hydrosalpinx. Cette maladie qui peut durer jusqu’à plus d’une vingtaine d’années peut alors nuire à la fertilité. Elle ne présente aucun symptôme visible et la personne qui en souffre ignore son existence. Cependant, elle s’accompagne de quelques désagréments :

  • Petit bassin compressé ;
  • Dyspareunie : rapport sexuel douloureux chez la femme même sans contracture de la vulve. Elle peut alors en souffrir de manière permanente ou intermittente ;
  • Douleur pelvienne chronique (bassin douloureux).

 

Le diagnostic

La complication de la salpingite peut être détectée au moment de contrôler les organes génitaux ou cœlioscopie. Pour cela, le médecin y introduit un tube optique par une incision ombilicale, puis ouvre la trompe pour pouvoir y extraire le liquide. Il peut également faire une petite incision et introduire une mini-caméra pour obtenir des résultats plus précis. Cette opération se fait toujours sous anesthésie générale.

 

Le traitement

Les spécialistes ont toujours eu recours à la micro-chirurgie pour traiter l’hydrosalpinx. L’objectif de cette intervention est de permettre la fécondation en débouchant les trompes et en lui donnant l’aspect d’un entonnoir. De nos jours, les experts préfèrent procéder directement à une fécondation in-vitro ou FIV. De plus, dans la plupart des cas, la/les trompes lésées sont enlevées pour éviter de nouvelle infection.

Une dose d’antibiotique peut suffire à traiter l’infection si la salpingite est découverte à temps. La patiente peut également être hospitalisée si une perfusion veineuse est nécessaire et doit pendre des antibiotiques pendant 10 à 15 jours. Cette durée dépend toutefois des résultats obtenus à partir de l’antibiogramme. Des anti-inflammatoires sont également prescrits en association à ces médicaments.

Le traitement doit durer jusqu’à 6 semaines si la patiente est atteinte d’une infection due à la chlamydia trachomatis. Pour assurer son efficacité, le suivi médical doit être régulier et sérieux. En effet, le partenaire suit également un traitement afin de réduire l’intensité de la douleur.

L’intérieur des trompes de Fallope est tapissé d’une couche de cellules appelée muqueuse tubulaire. Son altération à cause d’un hydrosalpinx sévère peut entraîner l’ablation des conduits concernés.

 

Conséquences, évolution et complications de la maladie

Le principal rôle de la zone des franges dans les trompes de Fallope est d’assurer la conception. C’est grâce à elle que l’ovule parvient à atteindre les trompes. La fécondation a alors lieu lorsque celui-ci rencontre le spermatozoïde. Les cils vibratiles des trompes, quant à eux, vont permettre à l’ovule fécondé de rejoindre l’utérus pour s’y implanter et se développer.

À chaque bilan d’infertilité il est toujours nécessaire de rechercher un hydrosalpinx, puisque même si ce dernier n’a aucune manifestation extérieure il peut être à l’origine de la stérilité.

Il existe également des formes plus complexes d’obstruction comme le pyosalpinx. Celui-ci est dû à du pus présent dans la ou les trompes et pouvant se transformer en salpingite ou hématosalpinx.