L’infertilité chez la femme peut avoir diverses causes, notamment des malformations au niveau des organes reproductives. En cas de difficulté pour tomber enceinte ou de fausse couche répétitive quelques examens sont effectués dans le cadre du bilan d’infertilité, notamment l’hystérosalpingographie. Zoom sur cet examen radiologique permettant d’évaluer la perméabilité tubulaire, condition sine qua none pour la rencontre entre l’ovocyte et les spermatozoïdes.
Sommaire :
Définition
Utilité
Quand y recourir ?
Déroulement
Préparation
Conséquences
Résultats – Que faire après les résultats ?
Risques
Qu’est-ce que l’hystérosalpingographie ?
L’hystérosalpingographie, couramment abrégée en HSG, est un examen radiologique effectué afin de détecter d’éventuelles anomalies au niveau du col de l’utérus, de la cavité utérine ou des trompes de Fallope. Il peut s’agir d’une malformation utérine comme un utérus cloisonné, bicorne ou en T.
Cet examen est aussi efficace pour identifier une pathologie de la cavité utérine à l’instar du fibrome, du polype ou d’un problème d’adhérence. Il permet également de mettre à jour des problèmes au niveau des trompes à l’instar d’un rétrécissement des pavillons (phimosis des pavillons), d’une dilatation ou d’une obturation.
Pourquoi la pratique-t-on ?
L’hystérosalpingographie se pratique pour observer la cavité utérine et les trompes de Fallope si la patiente a des difficultés pour tomber enceinte (systématique dans le cadre d’un bilan d’infertilité). Cet examen est également indiqué en cas de :
- Fausses-couches successives ;
- Saignements à l’origine non identifiée à l’aide d’une échographie ;
- Malformations au niveau de l’utérus ;
-
Obturation partielle ou totale des trompes de Fallope.
Quand y recourir ?
Cet examen radiologique s’effectue en début de cycle afin de prévenir ses effets sur une éventuelle grossesse de la patiente. Le meilleur moment se situe à environ 7 ou 8 jours après la fin des règles, c’est-à-dire avant la période d’ovulation. En revanche, il ne peut être réalisé en cas d’infection génitale en raison du risque de flambée infectieuse.
Le déroulement de l’examen
Comme son nom l’indique, l’hystérosalpingographie se pratique par un radiologue. Cette intervention sans anesthésie dure environ trente minutes. La patiente s’allonge sur le dos sur une table basculante avec les genoux pliés et les jambes écartées. Avec un appareil de radiographie placé au-dessus de la table, le radiologue prend en premier lieu un cliché à vide.
Ensuite, il injecte par voie génitale un produit à base d’iode permettant de délimiter facilement les contours de la cavité utérine et des trompes de Fallope par effet de contraste. Pour ce faire, le radiologue utilise un spéculum pour écarter l’orifice vaginal avant d’injecter lentement le produit de contraste à l’aide d’une petite sonde en plastique introduite au niveau du col de l’utérus. Cette solution se diffuse progressivement dans la cavité utérine et dans les trompes avant de parvenir à la cavité pelvienne. Si la patiente est sujette à une pathologie tubaire, le produit de contraste stagne. Le radiologue prend alors des clichés de face et de profil afin d’examiner le relief de la muqueuse utérine. Il continue avec des clichés des trompes en suivant le trajet du produit de contraste injecté.
En routine, le radiologue prend 6 clichés radiologiques :
- Un cliché de face du pelvis permettant de détecter un fibrome calcifié, un kyste dermoïde ou un corps étranger ;
- Un cliché du remplissage en couche mince de la cavité utérine pour détecter une éventuelle anomalie des parois (polype, fibrome sous-muqueux ou synéchie) ;
- Un cliché en réplétion de face pour observer le passage péritonéal ;
- Un cliché en réplétion de profil pour observer la position du corps utérin et du col de l’utérus ;
- Un cliché d’évacuation précoce (lorsque le radiologue enlève la sonde) pour vérifier l’état du canal cervico-isthmique (jonction entre le col et l’utérus) ;
- Un cliché d’évacuation tardive pour vérifier s’il reste une trace du produit de contraste après que la patiente ait marché, ce qui ne devrait pas être le cas si les trompes sont normales.
Des clichés supplémentaires sont pris en cas de besoin.
Comment se préparer à une hystérosalpingographie ?
La réalisation d’une hystérosalpingographie ne nécessite aucune préparation particulière. La patiente peut boire et manger comme à son habitude. Elle peut aussi prendre son traitement habituel. Cependant, la réalisation d’un test de grossesse est recommandée pour vérifier si la patiente n’est pas enceinte. En cas d’intolérance à l’iode, des comprimés à prendre la veille et le jour de l’examen peuvent lui être prescrits. Pour un confort optimal, il est conseillé d’aller aux toilettes avant l’intervention.
Le jour de l’examen, la patiente doit se munir de :
- La lettre de son médecin et de ses ordonnances ;
- Sa carte d’assurance maladie ;
- Ses radiographies précédentes à des fins de comparaison ;
-
Du produit de contraste prescrit.
Quelles sont ses conséquences ?
La réalisation de cet examen peut être douloureuse pour la patiente, notamment au moment de l’utilisation du spéculum et de l’injection du produit. Les douleurs ressenties sont comparables à celles des règles et peuvent durer des heures après l’examen radiologique. De petits saignements sont également observés chez certaines patientes. En cas de saignement important ou de douleur insoutenable, la patiente doit en aviser son médecin. En raison du risque d’infection, ce dernier prescrit généralement des antibiotiques.
Quels résultats peut-on attendre d’une hystérosalpingographie ?
Une hystérosalpingographie peut aboutir à différents résultats que le radiologue peut communiquer à la patiente au cours de ses commentaires et qu’il doit mentionner dans son rapport à remettre au médecin. Cet examen permet de détecter un fibrome dans l’utérus, des restes placentaires (à la suite d’une fausse-couche ou d’un accouchement) ou des anomalies de la cavité utérine. Il peut aussi révéler la présence de cicatrices dans l’utérus, de tumeurs ou de corps étrangers. Le médecin radiologue peut déceler un blocage des trompes de Fallope bouchées.
Que faire après les résultats ?
D’autres examens peuvent être effectués selon les résultats. Si l’hystérosalpingographie révèle une pathologie tubaire, une coelioscopie est réalisée afin d’observer les trompes abîmées. Pour ce faire, de petites incisions sont réalisées (sous anesthésie générale) au niveau de l’abdomen afin d’y introduire une petite caméra. En cas d’obstruction proximale, le médecin peut déboucher les trompes à l’aide d’un cathéter. Une plastie tubulaire peut être nécessaire afin de rétablir la perméabilité des trompes. Toutefois, si les dommages sont irréparables, des examens sont effectués sur l’homme pour vérifier si une fécondation in vitro est envisageable.
En revanche, si des pathologies (polype, fibrome) sont détectées au niveau de la cavité utérine, une hystéroscopie est prescrite.
Quels sont les risques d’une hystérosalpingographie ?
L’introduction de la sonde lors de l’injection du produit de contraste peut engendrer une irritation de la muqueuse utérine, mais sans gravité. En cas d’infection (ce qui est rare), une désinfection minutieuse du col peut en venir à bout. Par ailleurs, le rayon X à faible dose ne présente pas de danger pour la patiente.