L’ovocyte

Par définition,  le terme « ovocyte » désigne la cellule sexuelle féminine produite au niveau de l’ovaire. À maturité, elle subit une division pour donner naissance à l’ovule. À quoi sert-elle ? Où se constitue-t-elle ? Quel rôle joue-t-elle dans la fécondation ? On vous dit tout !

Sommaire :

Définition
Ovocyte I et ovocyte II
Différence avec l’ovule
Rôle des ovaires
Ovogenèse
Production
Fécondation de l’ovule
Don d’ovocytesQuand en bénéficierÉtapes
Ponction pour FIV

 


 

Définition

L’ovocyte est le gamète femelle, c’est-à-dire la cellule responsable de la reproduction féminine. Plus grande que toutes les autres cellules humaines, il mesure 0,0001mm. Le corps de la femme commence à en produire à partir de la puberté. L’un des deux ovaires donne naissance à un ou deux (cas peu fréquent) ovocytes à chaque cycle. Au cours de la période de procréation, la femme produit 300 à 400 ovocytes matures, une sorte de « réserve » qui s’est développée depuis la naissance.

Il existe une petite nuance entre les termes ovocyte et ovule. En terme scientifique, l’ovule désigne la cellule mature prête à être fécondée (consulter la fiche sur le fonctionnement de l’ovule). Cependant, son évolution se fait très vite puisque lorsque la division cellulaire commence, l’œuf apparait, puis l’ovocyte fécondé devient embryon.

 

ovocyte pendant l'ovulation
Schéma d’un ovocyte pendant l’ovulation

 

Ovocyte I et ovocyte II

L’ovocyte I, également appelé ovocyte immature, suit l’ovogonie au 7ème mois de grossesse. Il se caractérise par le blocage de son noyau en prophase au début de la méiose (à la première division). C’est ce qui le différencie de l’ovocyte II, dont le blocage du noyau se fait à la deuxième division de la méiose, appelée métaphase.

L’ovocyte I

Au cours de l’ovogenèse, il y a ce que l’on appelle « ovogonie » qui donne naissance à l’ovocyte I. Cette phase de transformation se situe entre la 13ème et la 32ème semaine d’aménorrhée, c’est-à-dire que cette cellule reproductrice se forme déjà à partir de la vie fœtale de l’enfant. D’après les scientifiques, il existe une asynchronie puisque le moment de la méiose n’est pas le même pour toutes les ovogonies. Chacune d’elle devient diploïde (contenant 2N) et porte le nom d’ovocyte I ou ovocyte de premier ordre. La méiose I s’arrête alors au stade de la prophase I nommé « diplotène » et ne se poursuit qu’au moment de l’ovulation. Cependant, le processus peut ne plus se déclencher durant la période de reproduction.

L’ovocyte II

Au cours de la période de fertilité, 24 à 36 heures avant chaque ovulation, un ovocyte I contenu dans le follicule mûr termine sa méiose I.

L’expulsion de l’ovocyte II ou ovocyte de deuxième ordre se fait lors de la télophase I. Il s’agit d’une cellule dite haploïde qui contient les éléments importants du cytoplasme. Il est formé par le [N,2C] et le globule polaire I, comportant l’excès de matériel génétique.

La méiose II commence alors, mais se bloque à la métaphase II et la cellule devient le gamète féminin. À ce stade, elle est encore en instabilité méiotique, c’est-à-dire qu’elle n’est pas vraiment haploïde du fait de son contenu 2C ADN. C’est seulement à partir du moment où le spermatozoïde la pénètre qu’elle devient ovule. Dans ce cas, la méiose II se débloque et se termine.

Dans l’ovocyte II, on trouve :

  • 50% du matériel génétique essentiel au zygote qui va se former à la suite de la fécondation ;
  • Le génome mitochondrial se transmettant de la mère à l’enfant ;
  • La totalité du cytoplasme destiné au zygote. C’est là que se trouve le vitellus (réserves d’énergie) formé pendant la vitéllogénèse.

 

Quelle est la différence entre un ovocyte et un ovule ?

Les ovocytes se forment dès la vie intra-utérine et ne donnent naissance qu’à 300 ou 400 cellules féminines fécondables durant la période de fertilité. C’est seulement avant l’ovulation que les ovocytes arrivent à maturité. Elles traversent ensuite les trompes de Fallope pour être fécondées par un spermatozoïde, se transformer en ovule et devenir un embryon (le futur bébé). Par la suite, celui-ci rejoint l’utérus et s’y développe.

En terme scientifique, on parle donc plutôt d’ovocyte et non d’ovule. Pour ce qui est de l’ovogenèse, le terme est utilisé pour parler de la formation des ovocytes dans les ovaires.

 

Le rôle des ovaires dans la production de l’ovocyte

L’ovaire a deux fonctions principales dans la formation de l’ovocyte :

  • La sécrétion d’œstrogène et de progestérone : ces hormones assurent la menstruation et la grossesse. L’œstrogène, qui est essentiel aux différentes étapes de développement de l’ovocyte, participe également au processus permettant d’épaissir la muqueuse de l’utérus (c’est là que l’embryon va s’installer). En même temps, il est utile à l’ovocyte qui se trouve dans l’ovaire jusqu’à sa maturité ;
  • L’ovulation : tous les mois, l’ovaire arrive à produire de nombreux follicules. Lorsque la phase folliculaire s’achève, un seul d’entre eux devient mature et se fait expulser de l’ovaire pour la fécondation.

 

L’ovogenèse : la constitution de la réserve ovarienne

L’ovaire produit déjà l’ovocyte et son follicule lorsque le bébé est encore dans le ventre de sa mère. Concrètement, ils apparaissent pendant la période de gestation. C’est ce que l’on appelle l’ovogenèse.

Comment cela se passe-t-il exactement ? À la douzième semaine d’aménorrhée commence la division cellulaire des ovogonies pour donner des ovocytes de premier ordre ou ovocyte I. Ces cellules souches sont diploïdes et contiennent 23 paires de chromosomes. La division s’arrête alors et ne continue qu’à la puberté. C’est la méiose.

À chaque ovocyte I, qui sont également diploïdes, correspond un follicule primordial essentiel qui lui permettra de se développer. À cinq mois de la vie fœtale, l’ovaire du futur bébé a déjà en réserve 2 000 000 à 5 000 000 d’ovocytes I. Cependant, ils se détruisent progressivement pour ne plus compter que 400 000 à l’accouchement.

 

La production de l’ovocyte jusqu’à l’ovulation

Les ovocytes qui se sont formés avant la naissance dégénèrent au fur et à mesure que le bébé grandit et ne sont plus que 200 000 à la puberté. C’est à partir de cette réserve qu’un ovocyte va être expulsé tous les mois.

Le cycle menstruel, qui se divise en 3 phases, commence à la puberté et dure en moyenne 28 jours. Sa régulation dépend de la sécrétion de progestérones et d’œstrogènes. Chaque mois, un des ovaires lâche un ovocyte pour être fécondé par un spermatozoïde. Si aucune fécondation n’a lieu, celui-ci est expulsé du corps.

La phase folliculaire s’étend du premier jour qui suit les règles jusqu’à la moitié du cycle, soit autour d’une dizaine de jours. Les follicules et leur ovocyte se développent dans l’ovaire durant deux cycles. Grâce à l’hormone de stimulation folliculaire ou FSH, un follicule également appelé follicule de De Graaf atteint la maturité lorsque la première se termine. Par la suite, celui-ci sort de l’ovaire et reste dans les trompes de Fallope durant 12 à 24 heures en attendant d’être fécondé.

follicule de graaf
Le follicule de Graaf – Crédits visuel Académie de Versailles

 

Au cours de cette phase appelée ovulation, l’ovocyte termine la division cellulaire et devient haploïde, c’est-à-dire qu’il ne contient plus que 23 chromosomes. La méiose ne continue qu’à la fécondation et la deuxième division cellulaire donne naissance à 46 chromosomes. Ils forment la carte d’identité génétique de l’enfant à naître.

Remarque : Les ovocytes formés pendant la vie fœtale restent inactifs de la naissance à la puberté.

 

Ovogénèse : que se passe-t-il lorsque l’ovule est fécondé ?

La phase qui termine le cycle menstruel s’appelle la phase lutéale pendant laquelle le follicule dégénère. Il constitue le corps jaune qui contient de la progestérone. Contribuant à épaissir la muqueuse de l’utérus, celui-ci permet d’assurer un milieu convenable pour accueillir l’ovule et est indispensable au bon déroulement de la grossesse.

Il y a deux phénomènes possibles à chaque cycle menstruel :

  • La fécondation a lieu : l’ovocyte traverse la trompe pour s’installer dans la cavité utérine où il restera au contact de la muqueuse durant la semaine qui suit la fécondation. Cette phase correspond au commencement de la nidation. La production de progestérone par le corps jaune se poursuit grâce à l’hormone HCG qui se trouve dans l’enveloppe de l’ovocyte fécondé. Il dure 3 mois, c’est-à-dire bien après la phase lutéale. À partir de là, la grossesse est mise en place ;
  • Il n’y a aucune fécondation : la progestérone reste dans le corps jaune et l’ovocyte est expulsé lorsque le cycle s’achève. Aucune stimulation signifie aucune stimulation du corps jaune, car celui-ci se détériore et se fait expulser. La diminution de la quantité de progestérone entraine alors l’apparition des menstrues, puis un autre ovocyte continue de mûrir et le cycle reprend.

 

Le don d’ovocytes

Selon la loi française du 29 Juillet 1994, seules les femmes entre 18 et 37 ans ont le droit de faire des dons d’ovocytes. Elles doivent avoir une santé parfaite pour offrir ses gamètes à ceux qui en ont besoin. Leur identité ne peut également être révélée.

Ces dons d’ovocytes sont d’abord destinés à tous les couples qui ont des difficultés à procréer, les femmes ménopausées de manière précoce ou qui ne peuvent plus ovuler à cause d’un traitement lourd. Celles qui peuvent transmettre une maladie à risque à son enfant peuvent aussi avoir recours au don d’ovocyte. Ladite loi a été modifiée en 2016 afin de permettre aux donneuses de récupérer des gamètes si elles en ont besoin à leur tour.

Par ailleurs, les centres d’étude et de conservation des œufs et du sperme français sont rattachés à des CHU. Ils accueillent les donneuses et s’occupent des analyses. Ils s’occupent également les suivis médicaux lors de la stimulation ainsi que l’extraction des ovules. Sur place, un psychologue vérifie si les donneuses agissent vraiment sans aucune contrainte ni pression morale.

 

Quand bénéficier d’un don d’ovocyte ?


Seules les femmes ayant les problèmes suivants peuvent en bénéficier :

  • Dysfonctionnement de l’ovaire entrainant son insuffisance, inexistence de l’ovaire, ménopause précoce ;
  • Maladie génétique à risque que la mère pourrait transmettre à l’enfant ;
  • FIV non réussies à plusieurs reprises.

 

Les étapes

Avant l’extraction, il faut se rendre dans un CECOS (Centres d’Études et de Conservation des Oeufs et du Sperme) pour :

  • Un entretien avec le spécialiste afin de se renseigner sur le déroulement de l’intervention. La donneuse peut alors poser toutes les questions qu’elle veut sur la loi et la procédure médicale relatives au prélèvement ;
  • La signature d’un formulaire de consentement. Le partenaire doit également donner son accord et apposer sa signature ;
  • Une consultation médicale incluant une analyse qui permet de détecter les anomalies pouvant nuire au don et d’évaluer la fertilité de la donneuse ;
  • Un entretien avec le psychologue afin de parler des motivations de la candidate et de lui permettre d’avancer. Cette rencontre peut se faire en présence du partenaire ou non ;
  • Une stimulation des ovaires pendant une dizaine de jours afin d’obtenir des ovocytes matures. La méthode utilisée a plusieurs points communs avec l’assistance médicale à la procréation lors de la FIV ICSI ou la FIV. Ainsi, une échographie et un examen biologique strict sont nécessaires ;
  • L’extraction des ovocytes matures : elle se fait sous anesthésie générale ou locale. Pour cela, la candidate est hospitalisée pendant 24H. Les ovocytes prélevés sont alors directement donnés à sa bénéficiaire ou conservés au congélateur pour être utilisés plus tard.

 

La ponction d’ovocyte pour une FIV

Elle consiste à prélever les ovocytes qui se trouvent dans les follicules ovariens. Cette étape importante de la FIV – également connue sous le nom de ponction folliculaire – est une intervention simple et rapide. Pour la stimulation ovarienne, le médecin prescrit à la donneuse un traitement à base d’hormone afin d’obtenir le maximum d’ovocytes matures.

Le prélèvement doit se faire avant l’expulsion naturelle des ovocytes par les ovaires et avant l’ovulation. C’est pourquoi un retard rendrait leur localisation difficile. Il faut noter que les ovules prélevés sont en métaphase II ou en instabilité méiotique d’où l’importance de définir avec précision le moment de la ponction.

Et comment se déroule l’intervention ? D’abord, le médecin incorpore une sonde à l’aiguille de ponction, l’introduit dans le vagin, puis dans le col de l’utérus pour atteindre les ovaires. Les ovocytes qui se trouvent dans les follicules sont ensuite extraits à l’aide de la seringue. Pour que tout se déroule comme il faut, il se sert d’une échographie afin de le guider dans son intervention. Une fois l’intervention achevée, le médecin n’injecte plus d’anesthésie. La donneuse est alors envoyée dans une salle de réveil ou dans une chambre où elle se reposera pendant quelques heures en attendant que les effets de l’anesthésie se dissipent. Même si elle ressentira quelques gênes après l’intervention, elle pourra ensuite rentrer et travailler le jour suivant, comme à son habitude.

Le médecin, de son côté, place le liquide contenant les ovocytes dans une éprouvette maintenue à la même température que le corps humain. Ils sont ensuite transférés dans un laboratoire pour être analysés par les embryologistes afin de trouver les ovocytes qui sont arrivés à maturité. Enfin, dernière étape, les spécialistes procèdent à la fécondation pour obtenir des embryons qui peuvent être placés dans l’utérus de la future maman.