Le cordon ombilical

Comment bébé se nourrit-il ? Comment fait-il pour survivre dans le ventre de sa maman ? Beaucoup de questions se posent autour de la vie intra-utérine, et notamment autour du rôle et fonctionnement du cordon ombilical. Ce « cordon » n’est pas seulement un lien qui unit la mère à l’enfant, il est bien plus que cela. Aspect, taille, rôle, croyances, soins… On vous dit tout.

Sommaire :

Rôle
Taille
Aspect
UtilitéPendant la grossesseAu moment de la naissance
Soins et hygièneCordon replié
Signes d’infection
Croyances et symbolique
Bébés lotus

 


 

Son rôle

Le cordon ombilical relie le nombril du bébé au placenta sur lequel il s’étale. C’est grâce à lui que le fœtus survit dans l’utérus, car il fait passer la nourriture et l’oxygène dont il a besoin. Il participe également à l’évacuation des déchets. Il est formé de veines autour desquelles s’enroulent deux artères, d’où son aspect torsadé. Il est également formé de trois vaisseaux sanguins, dont deux artères et une veine qui ont chacun leur rôle respectif. La veine, par exemple, assure l’apport en oxygène et en nourriture qui provient du sang de la mère et qui se trouve au niveau du placenta. Les deux artères, quant à eux, permettent d’éliminer les déchets. Cependant, le cordon ombilical de certains fœtus ne dispose que d’une seule artère. C’est d’ailleurs pourquoi des examens minutieux doivent être réalisés au cours de la grossesse pour s’assurer que le fœtus ne présente ni trouble ni problème de croissance.

 

 

schema cordon ombilical
Le cordon ombilical relie le nombril du fœtus au placenta de la maman. Schéma par Raman Oza

 

Sa taille


Résistant, blanchâtre et gélatineux, ce cordon mesure environ 50 cm à 60 cm et fait 2 cm d’épaisseur.

 

Son aspect

Toutes les grossesses ne se ressemblent pas. Chaque fœtus est unique, d’où les nombreux aspects possibles du cordon ombilical. Chez certains, il peut être relativement court et peut ne pas atteindre les 30 cm. Chez d’autres en revanche, il peut être très long et dépasser les 1m. Ce cordon peut également changer d’aspect du fait des mouvements du fœtus entrainant la création de nœuds, un  phénomène qui peut être qualifié de grave lorsqu’il réduit l’apport en oxygène.

Le cordon ombilical peut également être enroulé autour d’un de ses membres ou de son cou. Lorsqu’il s’enroule autour du bras par exemple, on parle de bretelle. S’il se trouve au niveau de la jambe ou du cou, on dit qu’il est circulaire. Parfois, cet aspect du cordon ombilical ne se découvre que lors de l’accouchement puisque dans la majorité des cas, l’échographie ne peut pas les déceler. Néanmoins, aucun incident ne peut survenir si le cordon est lâche, ce qui se passe la majorité du temps. Mais il arrive qu’il s’enroule plusieurs fois et serre le bébé, ce qui empêche l’apport en oxygène au moment des contractions. Dans ce cas, le médecin est obligé d’intervenir le plus rapidement possible pour le faire sortir.

Dans 2 % des cas, il arrive également que certains fœtus n’aient qu’une seule artère ombilicale, une anomalie que l’on découvre durant l’échographie. Cela peut annoncer une malformation cardiaque ou urogénitale.

 

À quoi sert le cordon ombilical ?


Durant la grossesse

Le cordon ombilical joue un rôle très important pendant la grossesse, car il ne sert pas seulement à nourrir et à apporter de l’oxygène au fœtus, il indique également son état de santé. D’ailleurs, plusieurs examens peuvent être effectués au niveau de ce cordon, en l’occurrence le doppler. Cet examen par les ultrasons du placenta permet de détecter un retard de développement du fœtus.

D’autres maladies peuvent également être détectées à partir du cordon ombilical, dont les maladies infectieuses telles que la rubéole et la toxoplasmose. Il révèle également les maladies chromosomiques ou sanguines grâce au cordocentèse. Cet examen généralement réalisé à partir de la 18ème semaine de grossesse consiste à prélever du sang au niveau du cordon ombilical. Ses résultats sont rapides puisqu’ils sont disponibles au bout de trois jours seulement. En cas d’anomalies, le bébé peut bénéficier d’une prise en charge particulière après l’accouchement. Lorsque le travail de la maman commence, le médecin procède au dosage des lactates et du pH du sang du cordon. La mesure de ces deux indicateurs révèle le degré de souffrance fœtal au cours des contractions.

Au moment de la naissance

À la naissance, le bébé découvrira un autre milieu, et ce sera la toute première fois qu’il respirera de l’air. Son système circulatoire va alors s’adapter à ce changement et ses poumons commenceront à fonctionner. Ensuite, l’apport de sang au niveau du cordon s’arrêtera durant quelques minutes et il commencera à respirer, seul. C’est à ce moment-là que le cordon ombilical est coupé.

Concrètement, la sage-femme place deux pinces sur le cordon à une dizaine de centimètres l’une de l’autre. Elle coupe ensuite entre les deux pinces, puis met une pince de Barr (pince stérile) à proximité de l’abdomen. Le cordon, lui, sera incisé à 1 cm de la pince. La partie qui se trouve autour du cordon est alors désinfectée et protégée avec un pansement. La sage-femme enroule ensuite une bande autour du ventre du bébé afin de maintenir la gaze stérile placée sur le nombril.

coupe le cordon ombilical
L’équipe d’accouchement coupe le cordon. Crédits image Kevin R. via Freeimages

Ce procédé n’est en aucun cas douloureux pour le nouveau-né puisque le cordon ombilical n’a pas de nerfs. D’ailleurs, environ une semaine après, le bout de cordon desséché tombe du ventre de bébé. Mais le pansement doit toujours être posé jusqu’à la cicatrisation du nombril, c’est-à-dire durant 12 à 15 jours. Dans le cas contraire, si le cordon ne tombe pas, mieux vaut toujours demander l’avis de son médecin.

 

Soins et hygiène

À la maternité, le personnel médical apprend aux parents à réaliser le pansement du cordon, car une fois à la maison, ils doivent continuer à le faire et veiller à le garder bien sec et propre. Le cordon qui comporte des vaisseaux peut effectivement transmettre des bactéries au bébé. Toutefois, pas de panique, il tombe généralement au bout de deux semaines. Il devient alors noirâtre, mais sa base reste pâle et gélatineuse.

Durant des années, on utilisait de l’alcool à 70 % pour le soin quotidien du cordon ombilical, mais aujourd’hui, on peut se servir d’eau tout simplement.

Ce soin quotidien du cordon nécessite quelques précautions :

  • Bien sécher le cordon après le bain ;
  • Se laver les mains avant de réaliser le pansement ;
  • Utiliser un coton-tige humidifié avec de l’eau tiède pour nettoyer la base du cordon ;
  • Enlever toutes les saletés autour du nombril ;
  • Utiliser un coton-tige sec pour le sécher.

 

Que faire si le cordon se replie ?

Il peut arriver que le cordon recouvre toute sa base en se repliant. En s’humidifiant, il peut s’infecter et tarder à tomber. Dans ce cas, il suffit de le soulever pour nettoyer et sécher la base, le bébé ne sentira aucune douleur. Pour que cela soit plus facile, il est possible de l’humidifier avec de l’eau, mais il faudra éviter d’utiliser des onguents ou des crèmes sur le cordon ombilical au risque de retarder sa chute. Il suffit de le nettoyer et de le laisser à l’air.

Autre précaution : au moment de mettre la couche de bébé, mieux vaut éviter les frictions en repliant la partie qui se trouve au niveau du cordon. Le mieux est d’utiliser les couches jetables avec une échancrure conçue à cet effet.

 

Les signes d’infection

L’aspect du cordon change lorsqu’il sèche, car il semble sale et avec a priori du pus à la base. Il n’y a pas de raison de paniquer, ce n’est pas une infection. En revanche, un soin quotidien à base de biseptine peut être recommandé si le cordon a une apparence rouge et macéré.

En cas d’infection, des croutes verdâtres apparaissent et le cordon devient rouge. Cet aspect peut s’accompagner d’une mauvaise odeur. Le médecin prescrira alors une crème antibiotique à appliquer sur la zone infectée. Si l’infection est plus grave, il peut même prescrire des antibiotiques oraux.
Ce qui inquiète souvent les parents, c’est l’apparition de bourgeon ombilical (chair rosâtre) et le suintement de l’ombilic après la chute du cordon. Dans ce cas, le médecin appliquera du nitrate d’argent afin de faciliter la cicatrisation.

Aussi, il est conseillé de se rendre chez son médecin si les cas suivants apparaissent :

  • Le bébé semble malade : il n’a plus d’appétit, a de la fièvre et est léthargique ;
  • La partie qui se trouve autour du cordon et le nombril devient rouges et enfle ;
  • Le cordon ombilical a une mauvaise odeur et enfle.

 

Croyances et symbolique

L’expression « avoir du mal à couper le cordon » est souvent utilisée pour signifier qu’une personne ne peut pas se « détacher » de sa mère pour devenir autonome. Le cordon ombilical symbolise effectivement le lien qui attache l’enfant à sa maman, et ce dans le monde entier.

Dans certaines cultures occidentales par exemple, on l’utilise pour différentes pratiques ancestrales puisqu’on dit qu’il possède des pouvoirs magiques. En Afrique, il est placé sous un plant d’arbres. Plus loin, au Japon, le fragment de cordon ombilical qui est offert à la famille à la naissance est considéré comme un porte-bonheur, un talisman. Dans certaines civilisations, il est même utilisé en guise de médicament contre le mal de ventre.

 

Le cas des bébés lotus

En Inde et en Polynésie, il existe encore des pratiques plus étonnantes. À la naissance, le cordon ombilical n’est pas coupé. Le bébé reste alors lié au placenta jusqu’à ce que le cordon sèche, c’est-à-dire pendant 3 à 8 jours. C’est ce que l’on appelle « bébé lotus ».

Selon les croyances, un bébé lotus est de nature calme et apaisée. Étant donné que la séparation avec la mère se fait petit à petit, il souffre moins. De plus, il y a moins de risque d’infection puisque le nombril cicatrise très vite et tout le sang du placenta est transmis à l’enfant. Pourtant, selon les médecins, il n’y a pas de raison de laisser le bébé attaché au placenta puisqu’il n’y a plus d’échange possible à travers le cordon. En revanche, cette pratique peut être recommandée en cas de prématurité. Le sang du placenta est bénéfique pour l’enfant, car il lui apporte de l’hémoglobine et des globules rouges.