Une récente étude menée par des chercheurs de l’Université de Yale a mis en lumière les défis financiers auxquels sont confrontées les mères qui choisissent d’allaiter. L’étude a examiné les coûts directs et cachés liés à l’allaitement, comparant un an de lait infantile et un an d’allaitement maternel. Les résultats montrent que l’allaitement peut coûter près de 10 000€ par an, démontrant ainsi les obstacles économiques liés à cette pratique, surtout pour les familles à faible revenu.
L’allaitement, un choix coûteux
Pour mieux comprendre les barrières financières à l’allaitement maternel, l’équipe de recherche a analysé les différents coûts associés à celui-ci. Ces derniers englobent plusieurs catégories :
- L’équipement nécessaire, comme les tire-laits ou les vêtements adaptés
- Les soins médicaux spécifiques liés à l’allaitement, comme les consultations avec des spécialistes
- Le temps pris sur l’activité professionnelle pour allaiter.
À partir de ces éléments, l’étude a révélé que les coûts de l’allaitement pour une année peuvent varier entre 7 940 $ et 10 585 $ (soit entre 7440€ et 9918€ par an au taux de change du moment) tandis qu’un an d’alimentation au lait infantile coûtera entre 760 $ et 2 280 $ (de 710€ à 2140€). L’allaitement maternel serait donc de 5 à 10 fois plus coûteux que le recours au lait infantile.
Selon Sarah Mahoney, auteure de l’article, « il est crucial de prendre en compte le coût supporté par l’allaitement maternel, pour développer des politiques efficaces visant à promouvoir cette pratique ».
Les points annexes que révèle l’étude
Des coûts différents selon les situations : cette étude révèle que le coût de l’allaitement peut varier grandement d’une femme à l’autre, en fonction de facteurs tels que la durée de l’allaitement, les problèmes médicaux éventuellement rencontrés, ou encore la possibilité de s’équiper avec du matériel adapté.
Un soutien insuffisant aux mères défavorisées : d’après l’analyse de Sarah Mahoney, les aides actuelles en faveur de l’allaitement sont souvent peu accessibles et peu efficaces pour les mères défavorisées, ce qui ne fait qu’accentuer leur précarité.
Une question d’égalité des chances : les auteurs de l’étude souhaitent que les politiques publiques prennent davantage conscience des inégalités liées au coût de l’allaitement, afin de mettre en place des mesures concrètes pour favoriser un accès équitable à cette pratique pour toutes les femmes.
Des pistes pour une politique de soutien à l’allaitement plus efficace
Face à ces constats, les chercheurs appellent à la mise en place de politiques publiques qui tiennent compte des coûts cachés de l’allaitement maternel pour mieux répondre aux besoins des mères concernées. Parmi les pistes évoquées :
- La sensibilisation des acteurs politiques et médicaux : Il s’agit d’informer les décideurs sur les coûts réels de l’allaitement afin de permettre une meilleure prise en charge des familles;
- L’amélioration des aides existantes : Les chercheurs préconisent notamment de revoir certaines modalités d’attribution des aides financières liées à l’allaitement, afin de les rendre plus accessibles et mieux adaptées aux situations des mères défavorisées;
- La promotion d’un allaitement maternel accessible à toutes : Les auteurs de l’étude souhaitent que les pouvoirs publics mettent en œuvre des actions concrètes pour favoriser un accès égalitaire à l’allaitement, qu’il s’agisse de formations, d’équipements ou de dispositifs d’accompagnement.
L’étude menée par Sarah Mahoney nous rappelle qu’il est essentiel de prendre en compte les réalités économiques et sociales lorsqu’on aborde la question de l’allaitement maternel. Ce n’est qu’en ouvrant les yeux sur ces coûts cachés qu’il sera possible de mobiliser une politique sociale efficace.
Source (en anglais) : https://medicine.yale.edu/news-article/a-year-of-breastfeeding-costs-families-as-much-as-dollar11000-study-finds/
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