Désormais, de plus en plus de jeunes mères préfèrent donner le lait de substitution à leur bébé au lieu du lait maternel, et ce, dès leur naissance. Cette décision viendrait de l’influence des groupes industriels fabricant de lait infantile qui désinformeraient sur l’allaitement, une attitude que dénoncent les autorités sanitaires internationales dans un rapport publié ce lundi.

 

De jeunes mamans fortement influencées…

Selon l’OMS, l’allaitement exclusif est l’alimentation idéale pour un nourrisson jusqu’à ses 6 mois, puis en complément de la diversification alimentaire jusqu’à ses 2 ans. En plus de recevoir tous les anticorps dont bébé aura besoin pour sa croissance, il risquerait moins de devenir diabétique ou obèse plus tard. Mais malgré les recommandations des autorités sanitaires, les jeunes mamans se tournent davantage vers les substituts de lait maternel sous l’influence des groupes industriels qui les fabriquent.

En effet, ces derniers ne parleraient pas des bienfaits de l’allaitement aussi bien sur le plan économique que sanitaire, voire désinformeraient totalement les futures mamans. Leurs pratiques commerciales viseraient à pousser leur cible à choisir leur produit dès la naissance de leur bébé. Face à la situation, les autorités compétentes ne sont pas restées de marbre. Avec l’IBFAN (réseau international d’action sur l’alimentation infantile) et l’Unicef, elles ont publié un rapport sur le site de l’OMS lundi pour dénoncer cette attitude. Leurs principaux reproches : la désinformation, mais aussi l’absence d’arguments scientifiques ainsi que le nombre de bébés nourris au sein qui a stagné depuis deux décennies sous leur influence.

… et des lois bafouées

Des lois existent bel et bien dans 135 pays pour favoriser l’allaitement. L’OMS oblige par exemple les groupes industriels fabricants à informer les mères sur les bienfaits et l’importance du lait maternel sur l’emballage de leurs produits. Elle les interdit également de se servir de la publicité pour promouvoir les laits de substitution. Pourtant, seuls 39 pays appliqueraient la législation compte tenu de l’important chiffre d’affaires que ces produits génèrent. À l’échelle internationale, ce marché représente à lui seul 45 milliards de dollars, un chiffre qui atteindrait même facilement les 70 milliards en 2019.

 

Consulter le communique de l’OMS : http://www.who.int/mediacentre/news/releases/2016/breastfeeding/fr/