Une nouvelle étude publiée sur Cerebral Cortex indique que les antidépresseurs consommés par la femme enceinte peuvent avoir un effet négatif sur le développement du cerveau de bébé. Loin d’être anodin, le recours aux antidépresseurs est pourtant toujours d’actualité dans des cas de dépression pré-natale.

Une femme enceinte sur cinq souffre de troubles dépressifs

Une étude intitulée Perinatal depression: prevalence, screening accuracy, and screening outcomes réalisée en 2005 par 8 médecins américains démontrait que 14% à 23% des femmes enceintes subissaient des troubles dépressifs au cours de la grossesse.

En l’absence de traitement, cette même étude révèle qu’entre 3% et 5% souffriraient de dépression majeure avant l’accouchement. Ces cas graves peuvent avoir des conséquences importantes sur l’humeur et la santé des futures mamans.

 

L’activité du cerveau de bébé potentiellement impactée

À la base de l’étude, une expérience menée sur des animaux a montré que l’exposition du fœtus à des inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS) affecte directement le développement de son cerveau. Ces substances, qui agissent sur le système nerveux, font l’objet néanmoins l’objet de prescriptions pour des cas de dépression, d’anxiété ou encore de troubles obsessionnels compulsifs.

Partant de ce constat, une équipe de médecins de l’hôpital universitaire d’Helsinki a ensuite appliqué effectué un test comparatif auprès d’un panel de futures mamans qui consomment des ISRS et d’autres sans traitement.

L’expérience a révélé que l’activité cérébrale des bébés était modifiée lorsque les mamans étaient sous traitement. Dans une interview accordée à Science Daily, le professeur Sampsa Vanhatalo, chef du centre de recherche pédiatrique à l’hôpital pour enfants de l’Université d’Helsinki détaille : « Nous avons remarqué de nombreux changements dans l’activité cérébrale des nouveau-nés SRI-exposées » […] « Étant donné le fait que les changements ne sont pas corrélés avec les symptômes psychiatriques de la mère, nous avons supposé qu’ils résultent d’un effet secondaire du traitement des troubles maternels. »

 

L’approche des thérapies non médicamenteuses

De nombreux médecins s’accordent à dire qu’en l’absence de réelle connaissances sur l’impact des traitements médicamenteux sur le fœtus, il est préférable que les futures mamans s’orientent vers des thérapies non médicamenteuses pour la lutte contre la dépression, mais également . Une réflexion est également en cours sur les prescriptions préventives, afin que ces dernières soient plus mesurées.

 

Source (en anglais) : https://www.sciencedaily.com/releases/2016/06/160615111309.htm