Le cyberharcèlement est devenu une problématique majeure pour les jeunes, touchant près d’un quart d’entre eux selon une étude réalisée par la Caisse d’épargne et l’association e-Enfance. Les élèves de collège et de lycée sont particulièrement concernés, mais on observe également une augmentation des cas chez les enfants de primaire. Dans cet article, faisons le point sur ce phénomène de société en pleine expansion.

 

Une explosion du nombre d’enfants présents sur les réseaux sociaux

De plus en plus d’enfants de 8 à 10 ans ont aujourd’hui un compte sur les réseaux sociaux, avec un chiffre passant de 27% en 2021 à 67% en juin 2023. Cette augmentation rapide est notamment due à une exposition précoce des enfants à internet par leurs parents et à l’explosion du réseau social TikTok depuis le confinement. À cela s’ajoute le fait que les réseaux sociaux ne sont normalement pas accessibles avant 13 ans, rappelant Justine Atlan, Directrice générale de l’association e-Enfance.

Un engrenage infernal pour les victimes de cyberintimidation

Le nombre croissant d’enfants présents sur les réseaux sociaux entraîne une augmentation des cas de cyberintimidation dans cette tranche d’âge, avec déjà 15% d’élèves de primaire concernés. Les conséquences de ces violences virtuelles sont lourdes pour les victimes :

  • 52% évoquent des troubles du sommeil, de l’appétit ou un sentiment de désespoir.
  • 51% rencontrent des difficultés dans leur scolarité.
  • 31% admettent avoir pensé au suicide.

Près d’un tiers des jeunes interrogés avouent avoir été témoins d’actes de cyberharcèlement, et 6% reconnaissent en être les auteurs ou y participer involontairement.

 

Les raisons qui poussent au harcèlement

Plusieurs motivations peuvent expliquer le passage à l’acte des cyberharceleurs. Dans un tiers des cas, les harceleurs cherchent à se conformer aux autres, dans 24% ils souhaitent être acceptés par leurs pairs et 10% des cas font suite à une vengeance.

Il est également important de noter que 45% des victimes ont envisagé de se venger en harcelant à leur tour, un chiffre qui grimpe jusqu’à 62% chez les 8-10 ans.

Le rôle des parents dans la prévention du cyberharcèlement

Si la sensibilisation des jeunes sur ce sujet reste essentielle, il est crucial de souligner l’importance du rôle des parents dans cette démarche. En effet, 70% d’entre eux déclarent ne pas avoir le sentiment de contrôler l’utilisation des réseaux sociaux par leurs enfants. Il est donc primordial pour les adultes de se former aux enjeux du numérique et de créer un dialogue avec leurs enfants sur ce sujet.

 

Des actions concrètes pour lutter contre la cyberintimidation

Les pouvoirs publics envisagent différentes mesures pour mieux encadrer l’accès aux réseaux sociaux et lutter contre le cyberharcèlement :

  • adopter une loi visant à sécuriser et réguler l’espace numérique.
  • bannir temporairement certains élèves harceleurs des réseaux sociaux (jusqu’à six mois).
  • sensibiliser et éduquer davantage les jeunes et leurs parents sur les risques et conséquences liés à cette réalité.
  • mettre en place des dispositifs d’aide et de soutien pour les victimes.

 

La lutte contre la cyberintimidation semble désormais être une priorité, tant pour les pouvoirs publics que pour l’ensemble des acteurs concernés. Cette problématique sociétale doit être prise en compte sérieusement afin de protéger au mieux les jeunes générations qui grandissent dans un monde de plus en plus connecté. Les parents ont leur rôle à jouer en terme de prévention, n’hésitez pas à aborder le sujet en famille !