Chez le nourrisson, l’allaitement est une étape indispensable pour sa croissance. Le lait maternel est un aliment complet préconisé par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) jusqu’à son 6e mois. Pourtant, il peut arriver que le lait de sa maman ne monte pas pour de multiples raisons : son organisme, ses émotions ou encore les régulations hormonales. Alors, que faire ? Si certaines femmes choisissent de réguler leur alimentation pour stimuler la sécrétion lactée, d’autres se tournent plutôt vers les tisanes d’allaitement à base de plantes aux vertus galactogènes.
Sommaire :
Bienfaits des tisanes
Quand les consommer ?
Lesquelles choisir ?
La lactation maternelle
Quels sont les bienfaits que peut apporter une tisane d’allaitement ?
Pour optimiser la production de son lait et donc réussir un allaitement exclusif jusqu’au 6e mois de bébé, la maman doit améliorer son alimentation. Les tisanes d’allaitement à base de plantes permettent justement d’améliorer l’efficacité de la sécrétion lactée. Elles sont recommandées jusqu’aux 24ème mois de bébé (à ses 2 ans), à consommer quotidiennement de préférence, afin d’aider le cycle normal de production lactée.
Ces infusions sont composées de plantes réputées comme étant génératrices de lait ou lactogènes et en même temps digestives. Elles donnent au lait maternel un goût très apprécié des bébés et favorisent ainsi la tétée, ce qui améliorera leur développement. Elles sont accessibles par toutes et partout, du fenouil à la verveine, en passant par le cumin, l’anis ou le fenugrec.
Une femme qui allaite quotidiennement doit idéalement boire près de 2 litres d’eau par jour. Elle pourra alors compléter et alterner cette hydratation avec la consommation de tisanes. Entièrement naturelles, elles n’ont aucun effet secondaire ni sur la santé de bébé ni sur la sienne. Elles offrent en effet :
- Un excellent apport en eau pour booster la sécrétion de lait ;
- Une occasion de se reposer autour d’une tasse de tisane pour apaiser la vie trépidante de maman ;
- Une optimisation de la production de lait grâce aux composants des plantes galactogènes. Le fenouil par exemple contient de l’eau, des oligoéléments, des antioxydants ainsi que des vitamines.
À part l’amélioration de la production de lait maternel, ces tisanes ont une propriété digestive. Leurs composants passent naturellement par le lait, sont assimilés par le bébé qui s’allaite, réduisant ainsi les coliques ou autres petits phénomènes gênants pour lui.
Quel est le bon moment pour en consommer ?
Lorsque le lait manque, le bébé peut devenir irritable et causer de l’angoisse chez sa maman. Le lait maternel peut manquer pour plusieurs raisons comme lors de :
-
La reprise au travail de la maman où la fréquence de la tétée est plus espacée ;
- Des moments de stress, de fatigue ou d’angoisse qui peuvent paraitre à cause d’un manque de sommeil ;
- Des moments de coliques de l’enfant ;
- Des poussées de croissance du bébé. À ce moment-là, la mère a l’impression de manquer de lait alors que le besoin de bébé de s’alimenter augmente.
Il est donc préférable de consommer les tisanes juste après l’accouchement et durant toute la période de l’allaitement. La fréquence de consommation dépend principalement de l’emploi du temps de chacune, mais il est conseillé de prendre 2 à 3 sachets d’infusion entre les tétées, pour celles qui préfèrent les tisanes déjà préparées.
Il existe en effet des tisanes d’allaitement sous forme de sachets à infuser dans une tasse d’eau bouillante durant 3 à 4 minutes, voire jusqu’à 10 minutes. Contrairement au thé, la solution ne noircit pas et ne change pas de goût, car elle provient de plantes séchées et ne contient pas de théine.
Pour celles qui préfèrent les plantes fraiches, des herboristeries en proposent abondamment. Il faudra bien évidemment se renseigner au préalable sur les effets de chaque plante et les dosages conseillés. Dans tous les cas, leurs effets restent les mêmes : elles permettent de stimuler la galactogénèse et d’éviter de manquer de lait au moment où bébé en demande. Les composants de ces tisanes sont d’autant plus une source de bien-être aussi bien pour le bébé que pour la maman.
Quelles tisanes favoriser ?
S’il existe déjà des tisanes d’allaitement déjà toutes prêtes qui ne demandent aucune préparation, certaines mamans choisissent de préparer elles-mêmes leur tisane. Il est toutefois indispensable de connaître certaines règles ainsi que les effets des plantes avant de les choisir.
Le fenugrec en l’occurrence est une plante déconseillée pendant la grossesse, car elle génère des contractions utérines et a des effets hypoglycémiques. Mais il s’agit de LA plante par excellence pour augmenter sa lactation grâce à certains précurseurs hormonaux de ses graines.
Le fenouil est lui aussi réputé pour stimuler la production de lait, mais contient en plus divers nutriments indispensables à la croissance de bébé : calcium, fer, fibres, antioxydant, vitamine C. C’est aussi l’idéal si bébé souffre de coliques puisqu’il traite les ballonnements ainsi que les troubles digestifs.
D’autres variétés de plantes reminéralisantes et relaxantes offrent par ailleurs un sentiment de bien-être et de satiété pour la mère et son enfant. Elles représentent également des solutions naturelles pour booster la sécrétion du lait maternel. La levure de bière, par exemple, est très riche en vitamines B et en minéraux, stimulant considérablement la lactation. C’est peut-être pour cette raison que de nombreuses femmes ont, durant des années, consommé de la bière pendant leur allaitement. Plusieurs études ont toutefois été démenti que la simple levure de bière remplit déjà la fonction recherchée.
Le choix d’une tisane d’allaitement dépendra principalement des préférences de chacune en terme de goût. Si certaines mamans ont une préférence pour des goûts assez prononcés comme l’anis ou le fenouil, d’autres choisissent de consommer des plantes plus légères en saveur.
En outre, l’efficacité des tisanes dépend des plantes qu’elles contiennent. Le persil, la menthe ou la pervenche par exemple sont à proscrire, car elles ont un effet néfaste sur la lactation. Il est plutôt préférable de prendre du fenouil, de l’anis, du cumin, ou encore du fenugrec.
Pour atténuer les goûts assez forts de certaines plantes, il est possible d’y ajouter du citron, un quartier d’orange, du miel ou encore un peu de sirop d’agave. Ne l’oublions pas, bébé tire indirectement à travers le lait maternel tout ce que sa maman mange. L’essentiel est de s’hydrater régulièrement et d’avoir une alimentation équilibrée et riche en nutriments.
Comment fonctionne la lactation maternelle ?
La sécrétion du lait maternel est avant tout stimulée par l’accouchement, provoquant la production en grande quantité de deux hormones. La première est la prolactine, indispensable à la fabrication du lait maternel et à sa montée vers les seins. Elle est créée par l’hypophyse, une glande endocrine qui sécrète de nombreuses hormones, et est favorisée par la tétée de bébé. En d’autres termes, plus il tète, plus le lait maternel est abondant et s’adapte à ses besoins.
La deuxième hormone, appelée ocytocine, est présente en grande quantité dans le corps de la maman au moment de l’enfantement. Et comme pendant l’accouchement, certaines femmes ressentent des contractions lors de la tétée. Les principales fonctions de cette hormone sont donc d’aider à l’expulsion du bébé à sa naissance et à l’éjection du lait maternel.
Selon l’Organisation mondiale de la Santé, un bébé doit être exclusivement allaité par sa mère jusqu’à ses 6 mois. Mais en réalité, cela ne concerne qu’un enfant sur cinq, car selon l’étude « Why WIC women stop breastfeeding ? Analysis of maternal characteristics and time to cessation » (2013), 50% des femmes ont dû arrêter d’allaiter à cause d’une insuffisance de lait pour plusieurs raisons.
Dans certains cas, la stimulation du lait ne suffit pas à la prolactine et l’ocytocine. Mais d’autres facteurs tout aussi essentiels entrent en jeu dans la sécrétion lactée :
- La succion du bébé : À la naissance, un nourrisson se met instinctivement à sucer le sein de sa maman. La lactation est générée par la force et la fréquence de cette tétée. Ainsi, les nourrissons qui ne peuvent pas téter leur maman ou qui présentent certaines malformations (buccales, neurologiques, musculaires) auront une grande difficulté à obtenir du lait ;
- Le sein de la maman : La morphologie du sein est un facteur important dans la lactation. Les tétons s’adaptent déjà à l’allaitement depuis le début de la grossesse et permettent au nourrisson de s’allaiter sans aucune gêne. Par contre, quand le sein est assez difficile à téter pour l’enfant, la sécrétion lactée diminuera en conséquence ;
- Le développement de bébé : un bébé qui s’allaite convenablement se développe très rapidement et ses besoins en lait augmentent au fur et à mesure de sa croissance. Au bout de ses 3ème, 6ème, 12ème ou 24ème semaines, l’insuffisance de lactation peut se faire ressentir. Dans ce cas, il faut laisser au corps le temps de s’adapter ;
- Le déroulement de l’accouchement : Une séparation de la mère et de l’enfant et la perte abondante de sang lors de l’enfantement ont un impact majeur sur la production du lait maternel ;
- L’état psychologique de la maman : S’occuper d’un nourrisson demande d’énormes concessions de la part de la maman. Un sommeil partiel, des dérèglements hormonaux ou la dépression post-partum par exemple peuvent être un frein à la production de lait ;
- L’état de santé général de la maman : Tout comme l’état psychologique, la maman doit être en bonne santé pour que la sécrétion lactée soit optimale ;
- La proximité physique entre le bébé et la maman : Leurs contacts stimulent l’instinct de succion chez le bébé et la montée de lait chez sa mère. Dès sa naissance, il cherche instinctivement le sein dès qu’il est en contact peau à peau avec elle. Cette dernière, quant à elle, sera plus à son aise et son stress diminuera rapidement, ce qui favorisera la production d’ocytocine, l’hormone responsable de la production du lait.
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