Si le temps de sommeil habituel d’une personne adulte est généralement compris entre 6 à 8 heures, les futures mamans peuvent subir divers troubles du sommeil dont les fameuses insomnies. Selon les personnes, les insomnies peuvent se manifester sous des formes diverses : difficultés à s’endormir, réveils intempestifs au cours de la nuit, sensation d’endormissement sans accéder au sommeil lent profond ou réveil très matinal. Les femmes enceintes étant particulièrement affectées, et cette privation de repos pouvant avoir des conséquences sur la santé de la femme et son fœtus, il est important de résoudre ce problème aussi tôt que possible.

 

Pourquoi les femmes enceintes sont-elles souvent en manque de sommeil ?

Toutes les femmes n’ont pas d’insomnies ou un sommeil perturbé lorsqu’elles sont enceintes, à l’inverse, la grossesse a même pour effet d’accentuer le temps de sommeil ainsi que les envies de repos et de siestes d’une partie des futures mamans. Mais pour celles qui présentent des difficultés à trouver s’assoupir ou dormir de façon paisible, les causes sont multiples et varient en fonction de l’évolution de la grossesse.

Au premier trimestre

Pour le premier trimestre, les causes constatées sont le plus souvent :

  • Le besoin d’uriner plus souvent qu’à la normale, à force de se lever tout le temps la période de repos est perturbée ;
  • Les nausées qui se produisent souvent au matin ou le soir avant de dormir ;
  • L’anxiété et la peur de ce qui va survenir une fois arrivée à terme ou pendant la durée de la grossesse. Surtout pour celles qui attendent leur premier enfant.

D’autres facteurs, moins courants, peuvent trouver leur origine dans l’instabilité de l’environnement psychologique ou le stress auquel la future maman est exposée. Comme par exemples des disputes  fréquentes ou intenses dans le couple, le fait d’être enceinte au mauvais moment ou sans que cela ait été mûrement réfléchi, ou encore des difficultés financières. La fin de journée étant propice à la réflexion, ces sujets peuvent être ressassés et impacter négativement l’endormissement.

Au second trimestre

Normalement le deuxième trimestre de grossesse est assez reposant, le sommeil se stabilise, sauf pour les femmes victimes de ronflement, dus au gonflement de la muqueuse par l’effet de l’œstrogène.

Au troisième trimestre

C’est dans la plupart des cas à partir du troisième et dernier trimestre que les problèmes reviennent. À partir de ce moment, toutes les femmes enceintes sont susceptibles de faire face des insomnies. En effet, le fœtus commence à bouger et à se manifester par de petits coups de bras/pied ou d’autres mouvements, et ce à n’importe quel moment.

Autre problématique : la vessie va subir la pression conjuguée de votre utérus qui grossit en préparation de l’accouchement et de bébé qui prend également du poids et se positionne pour la sortie. Quelques difficultés respiratoires peuvent aussi se manifester suite au gonflement de l’abdomen, à des crampes ou à des problèmes d’articulations, principalement à cause du syndrome du canal carpien.

 

Que faire pour éviter les insomnies et troubles du sommeil ?

Contrairement à ce qui peut être prescrit aux autres personnes atteintes d’insomnies, les médicaments comme les somnifères ne sont pas des solutions recommandées pour les femmes enceintes. Pour préserver au maximum bébé avant la naissance, différentes préconisations parmi celles  citées ci-dessous doivent être testées en premier lieu, le recours aux médicaments n’étant à envisager qu’après épuisement de toutes les autres solutions. Notez par ailleurs que seul votre gynécologue ou médecin traitant peut vous suggérer cette solution, car il est le seul à connaître, les bons et les mauvais cotés du médicament.

Pour pouvoir dormir suffisamment, les femmes enceintes doivent :

  • Se détendre et trouver des activités à faire pendant la journée. L’objectif est d’avoir une activité physique minimale pour ressentir une sensation de fatigue même minime le soir venu, et accéder à une plus grande période de sommeil profond. Attention toutefois, toutes les activités ne sont pas recommandées aux femmes enceintes, n’hésitez pas à demander conseil à votre médecin.
  • Vivre dans un environnement serein et sans trouble. Dans l’idéal, il faudra éviter les émotions fortes ainsi que les disputes. Si le fait d’être enceinte peut parfois générer quelques doses de nervosité, et c’est normal après tout car c’est autant une transformation physique que psychologique, il ne faut pas hésiter à prendre un peu de recul et éviter de réagir à chaud (et à monsieur d’être diplomate également !).
  • Les femmes qui sont enceintes pour la première fois et particulièrement anxieuses à ce sujet peuvent « positiver » avec le partages d’expériences de mamans qui sont déjà passées par là. Après tout, si les autres ont pu supporter l’accouchement et vivre l’arrivée d’un nouveau membre de la famille, pourquoi n’en seriez-vous pas capable vous aussi ?
  • Faire quelques exercices, par exemple des étirements, avant de se coucher pour éviter les crampes et les courbatures.
  • Éviter les bruits au moment de coucher comme la télé ou la musique, lire un livre ou discuter et plus reposant, et permet de se trouver dans un espace calme. Par ailleurs certains médecins mettent également en garde contre les écrans juste avant l’endormissement, car cela réduirait la production de mélatonine.
  • Manger équilibré et en quantité raisonnable le soir, en privilégiant les aliments légers. Il est aussi important d’éviter les excitants comme le café, le thé ou les boissons énergisantes. De préférence, attendre une heure à une heure trente après le dîner avant de se coucher.
  • Si aucun des points ci-dessous ne vous a aidé, vous pouvez aussi vous orienter vers l’homéopathie. Si les effets ne sont pas systématiques, de nombreux récits témoignent d’expériences très positives sur le traitement de certains troubles du sommeil.

 

 

Pour aller plus loin :

Gwenaëlle Beau. Les troubles du sommeil au troisième trimestre de la grossesse. Gynécologie et obstétrique. 2013. – https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-00863861/document

Prise en charge des troubles du sommeil chez la femme enceinte à l’issue d’une demande spontanée : intérêt du conseil officinal – http://dune.univ-angers.fr/fichiers/20062363/20137MSP1623/fichier/1623F.pdf