Les nouveau-nés sont très souvent atteints de l’ictère, couramment appelé la jaunisse du nourrisson. Elle existe sous plusieurs formes notamment la jaunisse physiologique, celle qui est due au lait maternel, et celle provoquée par l’incompatibilité des groupes sanguins. Mais de quoi s’agit-il exactement et comment la traiter ?
La jaunisse physiologique est la plus fréquente chez le nouveau-né
Comme l’indique son nom vulgarisé, la jaunisse ou ictère est un symptôme provoqué par un grand nombre de pigments jaunes ou bilirubine dans le sang entraînant ainsi la coloration jaune de la peau et des muqueuses. Contrairement à ce que l’on croit, il ne s’agit donc pas d’une maladie, mais plutôt d’un mécanisme d’adaptation normal après la naissance dû à une simple immaturité transitoire du foie.
Plus concrètement, la bilirubine provient de la destruction d’une partie des globules rouges ou hémoglobines dans le sang, ceux qui ne sont plus utiles après la naissance du bébé. En effet, le fœtus a eu besoin de beaucoup de globules rouges dans le ventre de sa mère ce qui n’est plus le cas une fois au monde. Normalement, la bilirubine est éliminée par le foie, mais puisque celui-ci n’est pas encore mature chez le bébé, il s’accumulera dans le sang d’où la peau et les muqueuses jaunes.
La forme de la plus simple et la plus fréquente d’ictère est la jaunisse physiologique. Elle apparaît 24 à 48 heures après la naissance et disparaît généralement en moins de trois semaines. Elle n’est pas grave, car le nouveau-né est jaune, mais ne présente aucun autre signe anormal. Notez également qu’elle survient essentiellement chez les prématurés qui ont un taux bas d’albumine dans le sang, ce qui favorise ce mécanisme.
L’ictère dû au lait maternel
Il arrive que le lait maternel contienne une substance sensible à la chaleur qui empêche le métabolisme de la bilirubine dans le foie. Comme dans le cas de la jaunisse physiologique, la peau du bébé présentera alors une coloration jaune. Quoi qu’il en soit, cette forme d’ictère est aussi sans gravité et ne doit en aucun cas être un motif pour arrêter l’allaitement.
La jaunisse due à l’incompatibilité des groupes sanguins
Rappelons que ce symptôme est dû à la destruction d’une partie de l’hémoglobine dans le sang. Cela peut ainsi provoquer une anémie hémolytique (en savoir plus sur cette pathologie : http://www.orpha.net/consor/cgi-bin/OC_Exp.php?lng=FR&Expert=98375) qui entraîne à son tour une élévation du taux de bilirubine dû la fabrication d’anticorps anti-rhésus par le sang de la mère. On parle alors de jaunisse due à l’incompatibilité des groupes sanguins.
Elle touche les mères du groupe O, car leur sang contient des anticorps anti-A et anti-B. C’est d’ailleurs pour cette raison que les personnes qui ont ce groupe sanguin sont qualifiées de donneurs universels. Néanmoins, cette forme de jaunisse est rare puisqu’il est possible de la prévenir au cours de la grossesse et après l’accouchement.
Les formes plus graves et complications
L’ictère nucléaire est la forme la plus grave à cause du taux trop élevé de la bilirubine dans le sang du nouveau-né provoquant ainsi une maladie neurologique. Dans les cas les plus dangereux, la jaunisse laisse d’importantes séquelles telles que la surdité ou des mouvements anormaux. Il n’est pas non plus rare que le bébé ait des troubles du tonus ou des lésions cérébrales. C’est d’ailleurs pourquoi un test de l’audition est toujours pratiqué après un ictère important.
Il arrive également que le foie du bébé n’arrive pas à métaboliser la bilirubine à cause d’une infection comme une hépatite. Aussi, un grave ictère peut être dû à une déficience des enzymes.
Traiter la maladie
Rappelons-le, la jaunisse disparaît en moins de trois semaines. Au-delà de cette période et à partir d’un certain taux de bilirubine dans le sang, elle peut (dans des cas rares) atteindre le cerveau du bébé et devenir toxique. C’est pourquoi il est nécessaire de mesurer ce taux à d’un bilirubinomètre. Cet appareil électronique est placé sur la peau du bébé pour mesurer le taux de bilirubine dans son sang. S’il est élevé c’est-à-dire entre 130 à 150 mg/l, soit 220 à 250 µmol/l, il faudra effectuer une prise de sang puis suivre un traitement par photothérapie.
C’est le meilleur traitement de la jaunisse, car il consiste à rendre soluble la bilirubine pour qu’elle puisse être éliminée plus facilement par les urines. Les enfants prématurés y ont d’ailleurs souvent recours puisque leur foie n’arrive pas à digérer la bilirubine. Pour cela, le bébé sera placé nu dans un appareil spécial et devra porter un masque puisqu’il sera exposé à une lampe bleue, des tubes à fluorescence compacte. Le traitement s’arrête après quelques jours pour que le taux de bilirubine ne diminue pas en deçà des taux dangereux.
Mais lorsque le malade est atteint d’une anémie sévère, la photothérapie ne suffit pas. En effet, dans les cas les plus graves, il faudra effectuer une exsanguino-transfusion. Il s’agit d’une transfusion sanguine effectuée dès la naissance du bébé pour changer totalement son sang. Sa veine ombilicale peut également être changée lorsqu’il est encore dans le ventre de sa mère. Néanmoins, ces deux cas sont devenus très rares.
Il est très important de noter que toutes ces étapes sont à réaliser en accompagnement avec un médecin ou un service hospitalier, vous ne devez pas essayer de soigner bébé vous–même sans consultation.
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