Beaucoup de parents se heurtent à des difficultés d’endormissement de leur bébé, ce qui perturbe non seulement son quotidien, mais également celui de tout le reste de la famille. Néanmoins, il existe plusieurs astuces pour l’aider à faire ses nuits en douceur.

 

Appréhendez les particularités de son sommeil

Pour commencer, sachez que votre bébé ne dort pas de la même façon que vous, qu’il s’agisse d’endormissement, de rythme ou cycles de sommeil. Apprenez donc à connaitre les techniques qui permettent à votre petit de s’endormir ou de se rendormir facilement après vous être assuré qu’il n’ait pas faim, mal, ou que sa couche ne soit pas pleine.

N’oubliez pas que comme chez les adultes, il y a également chez les bébés des couche-tôt et des couche-tard ainsi que de petits et gros dormeurs. Vous devrez donc, à force d’observations quotidiennes, identifier les habitudes naturelles de votre bout de chou. Dans tous les cas, le sommeil comprend une phase d’endormissement pendant laquelle votre bébé peut bouger, faire d’étranges mimiques, entrouvrir ses yeux ou les bouger dans les deux sens. Cela arrive généralement juste après que vous l’ayez couché. Lorsque cela se produit, évitez surtout de le prendre dans vos bras et encore moins de le toucher ou de le distraire en faisant du bruit. C’est uniquement lorsqu’il ne bouge plus et qu’il prend de grosses respirations qu’il est entré dans la phase de sommeil lent pendant laquelle vous pouvez vous (r)endormir ou retourner à vos occupations.

 

Créez un espace de sommeil pour votre bébé

Un bébé a besoin d’avoir un espace de sommeil bien à lui, où il pourra retrouver ses repères. Même si vous n’avez pas la possibilité de lui offrir une chambre à part, aménagez-lui un coin où il peut retrouver la même ambiance lors du coucher. Essayez toutefois de l’endormir à des endroits différents lors de la sieste afin qu’il puisse le faire même en votre absence.

Pour ses nuits, n’oubliez pas les objets familiers qui recréent l’ambiance du coucher tels que le doudou, les mobiles, les lumières douces, la musique… Faites en sorte qu’il se sente en sécurité, quitte à par exemple laisser dans un premier temps la porte entre-ouverte, afin qu’il ne se retrouve pas dans une totale obscurité qui pourrait l’effrayer. Lorsqu’il dort dans la même chambre que vous ou celle de ses frères et sœurs, pensez à toujours séparer son petit coin de tout le reste de la chambre, en utilisant un petit paravent ou un voile.

 

Dans un premier temps, instaurez une routine de coucher…

Il s’agit d’un rituel qui vous permet de rappeler à votre bébé qu’il est l’heure de dormir. Vous avez d’autant plus intérêt à le coucher aux mêmes heures tous les jours afin qu’il en prenne l’habitude. Il vous sera ainsi plus facile de l’endormir. Pour ce faire, étudiez son comportement lorsque l’heure habituelle du coucher arrive : certains bébés bâillent, se frottent les yeux ou font des gestes incompréhensibles lorsqu’ils ont envie de dormir, quand d’autres sont de mauvaise humeur ou pleurent.

Lorsque cela se produit, c’est le moment de le ramener dans son lit ; vous remarquerez qu’il effectue ces gestes approximativement aux mêmes heures. Hormis l’heure, la routine comprend également toutes les autres techniques qui vous permettent de l’endormir : semi-obscurité, décor rassurant et familier, berceuse (la même chanson douce), petites histoires, bisous et câlins, petites discussions à voix basse, etc. Vous remarquerez aussi qu’il réclamera quelque chose que vous aurez oublié dans la routine, le doudou par exemple.

Si les conditions le permettent, il est important est de laisser votre enfant s’endormir tout seul, en quittant sa chambre, afin qu’il s’habitue à le faire sans présence extérieure. Cela vous laissera un grand temps de répit, mais surtout, cela lui permettra à terme de se rendormir tout seul sans vous réclamer lorsqu’il se réveille en pleine nuit. En cas de caprice, soyez à la fois ferme et pédagogue en lui expliquant à voix basse qu’il est tard et qu’il faut dormir, même s’il ne comprend pas encore les mots, car il le fera plus tard.

 

… tout en évitant de créer de mauvaises habitudes

Attention, si certaines techniques permettent d’endormir facilement bébé, sur la durée elles peuvent également devenir de mauvaises habitudes. Et ces dernières risquent de causer plusieurs difficultés à l’endormissement lorsqu’elles se transforment en caprices, ce qui peut perturber le sommeil des plus jeunes sur de longues périodes (plusieurs mois, voire plusieurs années dans les cas les plus extrêmes). Repas de nuit, bercement de bébé dans les bras, lumière, musique… tout peut devenir une mauvaise habitude pour votre bébé si vous ne l’avez pas anticipé.

S’il est presque universel (et de bonne foi) de proposer un biberon de lait à un bébé qui se réveille en pleine nuit, sachez que le repas de nuit cesse d’être un de ses besoins après ses 3 mois. Après cet âge, cela représente juste une mauvaise habitude par laquelle votre petit remarque qu’il peut pleurer pour avoir à manger. Vous risquez alors de devoir préparer un biberon toutes les nuits pendant un bon bout de temps. Pour mettre fin progressivement à ce problème, l’astuce est alors d’organiser sérieusement les heures de repas, tout en réduisant petit à petit la quantité de lait du soir.

Dans le même registre, habituez progressivement votre bébé dès ses 6 mois à s’endormir tout seul et non plus dans vos bras… sous peine de devoir le bercer là encore pendant longtemps. Pour se faire, passez des bercements aux simples visites de contrôle (afin qu’il remarque votre présence), puis espacez ces dernières au cours du temps, jusqu’à le laisser s’assoupir de lui-même.

Faites également attention aux objets qui peuvent rendre dépendant, au risque de ne plus pouvoir l’endormir si ceux-ci ne sont pas à sa portée. Il est clair que la dépendance envers le doudou est tout à fait acceptable, voire recommandée pour qu’il trouve ses repères, en revanche, la dépendance à une boite à musique ou aux mobiles peut devenir contraignante (surtout lorsque vous êtes en voyage).

 

La méthode du 5-10-15

Également appelée méthode de l’attente progressive, cette technique vise surtout l’autonomie de votre bébé pour s’endormir, et par conséquent pour se rendormir sans vous au milieu de la nuit. Elle se pratique dès le 3ème mois, au moment où il qui commence déjà à faire quelques nuits. Pour commencer, veillez à ce que le rituel de sommeil comprenne un bain du soir et prévoie un objet qui remplacera votre présence, dans la plupart des cas un vêtement imprégné de votre odeur. Vous pouvez également lui laisser un toutou lavable de la taille de votre main.

Le 5-10-15 consiste ensuite à laisser votre bout de chou trouver le sommeil tout seul en quittant sa chambre 5 minutes, porte fermée. Après cette période souvent remplie de pleurs, vous retournez dans la chambre, lui chuchotez qu’il fait tard et qu’il doit dormir tout en ramenant votre vêtement et le toutou près de son cou afin de le rassurer avec votre odeur. Généralement, il pleure de plus en plus dès qu’il sent votre présence, mais vous devez quitter rapidement sa chambre, puis attendre 10 autres minutes avant de revenir rapidement.

Vous continuez ainsi en attendant 15 minutes de plus avant d’y retourner, et ainsi de suite tous les soirs. Vous remarquerez que votre petit s’adapte petit à petit à votre absence et essaie de s’endormir plus rapidement, en réduisant les périodes de pleurs. Vous pouvez également essayer de commencer cette technique avec des délais plus courts comme 1 minute, puis 3 minutes et 5 minutes. Lorsqu’il est âgé de moins de 4 mois, vous pouvez encore le bercer dans son lit en tapotant doucement et de manière répétée sur une de ses cuisses jusqu’à ce qu’il s’endorme. Vous tâcherez ensuite de réduire progressivement votre intervention.

 

 

Les problèmes génériques liés à l’endormissement

Malgré les efforts des parents et la routine établie, 20 à 30% des bébés auront toujours du mal à s’endormir. Dans ce cas, il faudra tenter de comprendre les causes de cette difficulté en vérifiant si vous n’avez pas oublié quelque chose (doudou, couche pleine, faim…). Son sommeil peut par exemple être perturbé par un changement de vie (déménagement, entrée en crèche), une tension familiale, un voyage ou encore le décalage horaire.

Si tout semble être en ordre, vous vous êtes peut-être trompé de technique d’endormissement : horaires inadaptés, chanson douce au lieu de la boite à musique, etc. Il se peut également que vous ne lui ayez pas convenablement appris la valeur du sommeil. En effet, dormir doit représenter le plaisir de pouvoir se reposer au lieu d’être une punition par exemple. Une astuce est d’emmailloter le bébé (le couvrir fermement de son lange depuis ses pieds jusqu’en dessous de ses bras) pour qu’il soit rassuré et s’endorme facilement. Aussi, vous pouvez l’endormir dans un espace qu’il apprécie plus que le grand espace de son lit avant de l’y déposer après. Cela peut être la poussette, le parc ou la bassinette, à vous de trouver son espace préféré.

Sachez par ailleurs qu’avant ses 3 ans, la sieste est encore un besoin fondamental pour votre petit. Ainsi, il est inutile de la sauter dans le but de faciliter son endormissement la nuit. Vous devez plutôt l’habituer à distinguer la sieste du sommeil nocturne. Pour ce faire, stimulez votre petit la journée avec les jeux, les repas, les balades, puis à l’heure de la sieste, évitez de le mettre dans l’obscurité sous prétexte qu’il est en train de dormir.

Au contraire, il faut le laisser se reposer dans une ambiance de journée, avec de la lumière, puis parlez et marchez comme vous le faites d’habitude afin qu’il s’habitue aux bruits et qu’il comprenne que ce n’est qu’une sieste. En revanche, la nuit, privilégiez la lumière douce dès le repas et ne stimulez pas trop votre bébé : parlez-lui à voix basse et évitez les longues discussions.

Quoi qu’il en soit, toutes les techniques d’endormissement varient grandement d’un bébé à un autre en fonction de son âge et de son rythme de sommeil. Observez et testez afin de trouver celle qui lui convient le mieux, vous pourrez ensuite surveiller la qualité de son sommeil, et identifier d’éventuels troubles de sommeil (qui touchent environ 30% des enfants en bas âge).