Le sommeil prend une part importante dans notre processus de développement physique et psychologique, et il se construit dès notre vie fœtale. C’est pour cette raison que les cycles du coucher commencent déjà à se dessiner dès nos premiers mois de vie, d’autant plus qu’à ce stade, la qualité et la quantité suffisantes de sommeil garantissent une croissance normale.

 

Avant 1 mois

À ce stade, un nouveau-né ne sait pas encore distinguer le jour de la nuit, il dort selon un rythme ultradien de 3-4 heures puisque son horloge biologique n’est pas encore mature. Il ne se réveille ainsi que pour combler ses besoins primaires, notamment se nourrir. Les adultes, quant à eux, dorment selon un rythme circadien, c’est-à-dire qui se répète régulièrement autour de 24 heures.

Ainsi, le nourrisson ne suit pas la routine quotidienne de tous les autres membres de la famille, puisque son sommeil va se décaler progressivement chaque nuit. Le nouveau-né dort en moyenne 16 heures par jour, mais à cet âge, il y a déjà de petits et de gros dormeurs. Certains ne dorment par exemple que 14 heures par jour et d’autres jusqu’à 20 heures par jour à cet âge, ce qui est tout à fait normal.

Le sommeil du nourrisson se compose de cycles courts de 50 à 60 minutes pendant les 3-4 heures de son rythme. Ceux-ci comprennent chacun une phase de sommeil agité (plus de 50% du temps imparti) et d’une phase de sommeil calme. Dans tous les cas, il est conseillé à sa maman de s’adapter à son rythme en se ressourçant dès qu’il dort.

 

Un nouveau-né dort beaucoup, en moyenne 16 heures sur 24, mais il existe d’emblée des différences importantes. Certains bébés gros dormeurs dorment près de 20 heures, d’autres, petits dormeurs, auront besoin de moins de 14 heures sur 24, sans que cela soit anormal. D’ailleurs ces appellations de petits et gros dormeurs ne laissent en rien présager de l’avenir.

Les éveils sont essentiellement les premiers 30 jours des états de veille agitée, et rarement quelques brefs épisodes de veille calme. En d’autres termes, un nouveau né qui dort peu est souvent un bébé qui pleure beaucoup, ce qui n’est pas toujours facile à tolérer pour les parents et l’entourage.

Le nouveau-né ne connaît pas le jour et la nuit. Il est indifférent à l’environnement lumineux, et ses éveils se produisent indifféremment à n’importe quel moment. Le sommeil est morcelé en périodes ultradiennes de 3 à 4 heures, les premières périodes de sommeil un peu plus longues survenant au hasard, aussi bien le Jour que la nuit.

Le nouveau-né s’endort presque toujours en sommeil agité. C’est l’une des caractéristiques fonda mentales de cette période puisque, nous l’avons dit, le sommeil de l’adulte commence, lui, toujours en sommeil lent. Ce sommeil agité suit généralement une phase d’éveil calme, et, bien souvent, une tétée. Les rares endormissements en sommeil calme se produisent après une longue et violente période de pleurs, pleurs qui n’ont pas permis le passage vers l’hypotonie et la détente du sommeil agité. Les cycles de sommeil sont courts, constitués d’une phase de sommeil agité, suivie d’une phase de sommeil lent. Un cycle dure en moyenne 50 à 60 minutes (rappelez-vous, le double chez l’adulte: 90 à 120). L’enchaînement de trois ou quatre cycles permet un sommeil de 3 à 4 heures consécutives, rarement plus, pendant le premier mois. Il existe donc 18 à 20 cycles de sommeil par 24 heures, inégalement répartis en phases de sommeil plus ou moins longues, et sans périodicité diurne ou nocturne.

Le sommeil agité représente 50 à 60 % du sommeil total et peut atteindre 8 à 10 heures par jour chez le nouveau-né à terme, alors que le rêve n’occupera plus que 20 à 25 % du temps, deux heures environ, de notre sommeil d’adultes.

Le sommeil, le rêve et l’enfant – Challamel M.J., Thirion M. – Sommeil Université de Lyon

 

Les cycles chez le nourrisson avant 1 mois

Le sommeil d’un nouveau-né est constitué de 2 à 3 cycles qui se succèdent et qui comprennent chacun deux phases. La phase de sommeil agité occupe la majorité du temps de chaque cycle et elle correspond au sommeil paradoxal. Au cours de cette période, le bébé bouge délicatement ses doigts, ses orteils, ses bras et ses jambes, et effectue parfois quelques flexions. Il fait de multiples mimiques (sourire, expressions de peur, de colère, de surprise, de tristesse…). Sa respiration n’est pas régulière et il se peut même qu’il ouvre les yeux. Cette étape dure en moyenne 25 minutes (10 à 45 minutes).

La phase de sommeil calme, quant à elle, dure environ 20 minutes, et ce, de manière stable. Elle se caractérise par l’immobilité du bébé, un visage souvent pâle, mais détendu, des yeux fermés ainsi qu’une respiration calme et régulière. Le nouveau-né dort ainsi en toute sérénité malgré quelques sursauts et mouvements de succion. Cette phase équivaut au sommeil profond de l’adulte.

 

Après 1 mois

Durant son premier mois, le nourrisson commence à assimiler toutes les caractéristiques du sommeil lent de l’adulte : sécrétions d’hormones, température, rythmes cardiorespiratoires… Entre les deux phases, l’éveil calme et l’éveil agité (avec pleurs) complètent toute sa vigilance et durent généralement plus longtemps en fin de soirée vers 17 à 22 heures. À partir de sa huitième ou de sa dixième semaine, le poupon arrive tant bien que mal à faire la différence entre le jour et la nuit.

Il peut dormir jusqu’à 6 heures d’affilée durant toute une nuit, mais son rythme de repos n’est encore que très peu influencé par son alimentation, l’environnement et l’alternance jour et nuit. Il continue toutefois à prendre part à l’apprentissage quotidien lié aux habitudes inculquées par les parents : horaires de repas, de départ et retour du papa ou de la maman, de la crèche.

 

De 3 à 6 mois

À partir de 3 mois, le rythme ultradien de 25 heures laisse place au rythme circadien jour/nuit de 24 heures, l’horloge interne étant ajustée. Le bébé commence à faire ses nuits avec 6 heures de somme sans éveil ni réclamation de sein/biberon. Cette stabilité dépend désormais de son entourage, de ses activités durant la journée et des habitudes familiales : alternance jour/nuit (plus de lumière en journée), horaires des repas, jeux et échanges avec les parents, horaires et techniques du coucher…

Entre 3 et 4 mois, la durée du sommeil agité diminue progressivement pour ne plus représenter à 6 mois que 30% du temps de repos total contre 50 à 60% auparavant. L’éveil calme apparait de plus en plus et cela favorise la prédominance du sommeil calme qui se compose en deux phases à ondes lentes : le sommeil lent/léger et le sommeil lent/profond. Ils sont tous caractérisés par une sérénité complète du bébé qui dort, mais durant la première phase, celui-ci entend encore les bruits de son entourage.

À partir de 4 mois, il ne dort plus que 14 à 15 heures par jour avec un sommeil plus allongé (8 à 9 heures) et régulier la nuit. En effet, il peut désormais se fier à la stabilité de son environnement et à lui-même pour instaurer son rythme de sommeil. Sa réserve d’énergies lui permet de ne plus réclamer à boire la nuit et il peut sucer son pouce pour se calmer sans que personne n’ait à intervenir.

Ses parents peuvent maintenant facilement détecter lorsque leur bébé est fatigué : il bâille, se frotte les yeux, pleure, ne prête plus attention à ses jouets, etc. C’est à ce stade qu’il est conseillé d’installer un rituel du coucher aux mêmes heures tous les jours : bain du soir, biberon ou tétée, câlin ou petite histoire… À chacun ses techniques d’endormissement, n’hésitez pas à consulter notre article synthèse de toutes les techniques d’endormissement.

 

De 6 mois à 1 an

À partir de 6 mois, le temps de repos de l’enfant est de plus en plus similaire à celui d’un adulte : 30% de sommeil agité et 70% de sommeil calme. Il dort maintenant 8 à 12 heures par nuit pour 15 heures de sommeil en moyenne sur 24 heures. Les siestes de la journée diminuent progressivement en nombre et en durée : le bébé n’en fera plus que deux au maximum (matin et après-midi) à ses 12 mois avec une disparition de celle du coucher.

À partir de 7 mois, l’angoisse de la séparation commence à gagner le bébé, mais cela fait partie des étapes normales de son développement. L’endormissement peut alors devenir plus difficile à ce stade, mais la maman peut rassurer son petit avec sa voix, un câlin ou un objet qui a son odeur afin qu’il puisse se rendormir seul.

Il se peut également qu’il réclame le biberon vers 3 ou 4 heures du matin alors que cela ne constitue plus un besoin physique pour lui. La maman peut alors réduire et faire disparaitre cette mauvaise habitude en diminuant progressivement la quantité et la durée de la tétée.

 

De 1 à 4 ans

Durant cette période, l’enfant ne fait généralement presque plus de sieste avec 2 siestes à un an, puis une seule vers 18 mois. Le sommeil diurne (les envies de dormir en pleine journée) disparait ensuite généralement après 2 ans où il dort en moyenne entre 13 et 14 heures sur 24 heures. Le rythme et les cycles sont maintenant très proches de ceux d’un adulte. Cela débute ainsi avec un sommeil lent dès l’endormissement.

Néanmoins, c’est également vers l’âge de 1 à 4 ans que les grands apprentissages, le désir d’autonomie, les terreurs nocturnes ou encore les cauchemars commencent à perturber les nuits et siestes du tout-petit. Différentes solutions existent pour prévenir ou traiter ces troubles en fonction de leurs causes ainsi que des spécificités du sommeil, de l’âge de l’enfant et des habitudes familiales.

 

De 4 ans à l’adolescence

À partir de 4 ans, le besoin en sommeil de l’enfant est réduit à en moyenne 12 heures sur 24 à cause de la disparition de la sieste et de sa vigilance accrue en journée. Il dort alors plus rapidement le soir dans un sommeil profond, mais différents troubles peuvent toujours perturber ses nuits selon le cas. Les horaires fixes de l’école ainsi que le décalage progressif de l’heure du coucher vont ensuite retarder l’heure du coucher à partir de 6 ans.

Entre 4 et 6 ans, le petit dort dans un sommeil lent profond dans la première partie de sa nuit, soit pendant les deux premiers cycles. Ce n’est qu’après 2 à 3 heures qu’il dormira dans une phase de sommeil paradoxal. Le somnambulisme, les cauchemars ou les terreurs nocturnes peuvent se produire fréquemment pendant le sommeil lent profond, mais ils n’ont aucune incidence ni sur la qualité du sommeil ni sur la journée du lendemain.

À l’adolescence, la puberté avec les transformations hormonales ainsi que les obligations sociales et scolaires poussent l’enfant à s’endormir tard la nuit. Il a des difficultés à s’endormir, son sommeil devient plus léger la première partie de la nuit, et le sommeil lent profond est considérablement réduit. Il a ainsi du mal à satisfaire ses besoins en sommeil qui ne diminuent pas, mais au contraire sont plus importants. L’adolescent aura alors tendance à rattraper ses retards avec les grasses matinées les week-ends et/ou durant les vacances.