Vous attendez votre bébé et beaucoup de questions se bousculent dans votre tête ? Vous êtes impatiente, mais vous avez des doutes sur la situation post-accouchement ? C’est normal, surtout si c’est votre premier enfant. Beaucoup d’entre vous redoutent même le baby blues, cette petite dépression après l’accouchement, et se demandent si la venue de ce petit être ne sera pas gâchée… Beaucoup d’entre vous le vivent même déjà. Déprime, angoisse, tristesse, mélancolie, et d’autres sentiments négatifs peuvent se bousculer … il s’agit toutefois d’une étape que chacune peut surmonter.

 

Les causes du baby blues

Donner vie change bien évidemment le corps d’une femme. Les hormones ne fonctionnent plus comme avant. Lors de l’accouchement, votre taux d’ocytocine (l’hormone responsable de la contraction et de la production du lait) augmente. Ce bouleversement a des impacts sur votre état psychologique.

Après avoir porté un enfant durant neuf mois, vous pouvez vous sentir mal dans votre peau. Votre ventre perd son élasticité et vous avez des kilos en trop. Vous avez encore mal au périnée et vous saignez. Mais sachez que vous n’êtes pas une exception ! Même les plus grandes stars d’Hollywood ont ressenti la même chose lorsqu’elles ont donné vie à leur bébé. Et pourtant, certaines femmes ont beaucoup de mal à accepter ce changement, d’où le baby blues.

Avoir un bébé provoque toujours une émotion intense chez la maman. Elle marque la fin d’une grande période de sa vie et le début d’une autre. Pendant toute la grossesse, elle a tissé un lien très fort avec son petit bout. Mais il y a de jeunes mamans qui n’arrivent pas à accepter immédiatement, d’où encore le baby blues.

 

Symptômes : comment se manifeste-t-il ?

Donner naissance à un enfant change quand même toute une vie, car oui, vous devenez mère et vous avez plus de responsabilités. Néanmoins, cela ne touche pas forcément toutes les mères.

Concrètement, une femme atteinte du baby blues ressent différents sentiments négatifs, car un petit bouleversement peut parfois provoquer des doutes. Le moindre choc ou événement peut susciter de l’angoisse, de la tristesse. Lorsqu’une mère est atteinte du baby blues, elle perd parfois tous ses moyens au point de perdre l’appétit. Elle pense même qu’elle n’est pas capable de prendre soin de son enfant. Elle devient mélancolique au point de pleurer sans aucune raison.

Avec les nuits blanches, les tétées et les couches, vous vous fatiguez très vite. Chez la femme qui a le baby blues, la fatigue est plus intense. Elle a l’impression d’être impuissante et d’avoir perdu toute son énergie. Elle se sent mal dans sa peau et n’a plus goût à cette nouvelle expérience.

Ce mal survient généralement pendant la première semaine après l’accouchement. Mais il faut rester vigilant s’il dépasse 10 ou 15 jours, car au-delà d’une quinzaine de jours, on ne parle plus de baby blues, mais de dépression.

réconfort entre mamans pendant le baby blue

La dépression post-partum : qu’est-ce que c’est ?

Avec les tâches ménagères, le travail et le bébé, vous n’avez plus de temps pour vous et le mal persiste. On parle alors de dépression post-partum. Si elle ne concerne environ 10% des jeunes mamans, elle est plus grave que le baby blues et doit faire l’objet d’un suivi médical très strict. Elle est surtout très difficile à supporter durant le premier trimestre qui suit la naissance. Même si elle devient de moins en moins intense au fil du temps, un suivi médical strict ainsi qu’un soutien moral sont tout de même requis.

Lorsque vous êtes atteinte de la dépression post-partum, votre entourage doit absolument s’impliquer puisque le fait que vous vous sentiez seule peut aggraver la situation. Votre partenaire a donc son rôle à jouer, et il est important de lui parler de vos ressentis à cœur ouvert.

Mais pourquoi est-elle plus grave que le baby blues ? Tout simplement parce qu’elle peut abimer le lien qui unit la mère à son enfant.

Afin de trouver le traitement adapté et ainsi aider la mère à sortir au plus vite de cette impasse, il faut que la dépression soit détectée au plus tôt. Les personnes qui l’entourent doivent alors être attentif au comportement des jeunes parents et réagir aux premiers symptômes.

 

Que faire en cas de baby blues ?

Se sentir mal dans sa peau et dans sa tête alors qu’on vient de mettre un enfant au monde peut sembler difficile. Mais il ne faut pas culpabiliser, et accepter de se faire aider. Dans la plupart des cas, une femme atteinte du baby blues est tout à fait consciente de son état. Et comme vous le savez, ce mal-être n’est qu’éphémère. Vous pouvez trouver du réconfort auprès de votre famille et de votre entourage. Vous pouvez même vous adresser au personnel soignant pour vous conseiller et vous soutenir. Dans les maternités, les puéricultrices et les sages-femmes se feront un plaisir de vous aider.

Votre partenaire est également le meilleur des soutiens puisqu’il est concerné par cet événement. Alors, dialoguez, parlez-lui de vos angoisses et de vos peines. Il saura trouver les mots qui vous aideront à surmonter vos soucis.

Dans ce genre de situation, un traitement médical n’est donc pas vraiment nécessaire puisque le baby blues disparait au bout de quelques jours. Cependant, vous pouvez avoir recours à l’homéopathie ou l’allopathie pour vous sentir plus légère.


Le Docteur Michel DUGNAT, pédopsychiatre au sein de deux unités maman-bébé, propose sa vision lors de l’émission La Maison des Maternelles

 

L’entourage : un allié de taille pour surmonter cette épreuve

L’entourage est l’élément clé pour surmonter tous ces bouleversements et ces problèmes. Une femme a besoin de sentir qu’elle a des gens fiables autour d’elle et qui sont là pour l’aider.

Quels sont les rôles de l’entourage dans ce genre de situation ? Il sert avant tout à encourager la maman puisque cela a un impact très positif sur son moral. Il faut lui dire qu’elle est forte et qu’elle est à la hauteur. Participer au ménage et aux différentes taches ménagères est également une aide conséquente pour que la jeune maman puisse se reposer. Les petites attentions sont également d’une grande aide : elle appréciera par exemple qu’on lui prépare son plat préféré. En cas de plaintes sur la situation, il sera important de lui rappeler que cela est juste passager et qu’elle est à même de tout surmonter. Le plus important est de faire de cet événement quelque chose de joyeux et non pas une épreuve contraignante.

Pour l’aider à se sentir mieux, un membre de la famille ou un ami proche peut par exemple lui proposer de garder son bébé afin qu’elle puisse avoir un peu de temps pour elle.

Pour résumer : la famille doit essayer de comprendre la maman et de le lui montrer. Tous les sentiments négatifs qui la submergent disparaitront alors plus facilement.

 

Saviez-vous que le papa peut aussi déprimer ?

Chez le papa, on ne parle pas de baby blues, mais il peut quand même être touché par une petite déprime puisqu’il est aussi concerné par la naissance de son enfant. Sa vie change, car il doit commencer à assurer son rôle de père. Concrètement, il a vécu les changements d’humeur de sa compagne durant les neuf mois de sa grossesse et ressent naturellement de l’angoisse même s’il n’a pas porté son enfant. Les émotions le submergent à la vue de ce petit être fragile qu’il va devoir apprendre à connaitre et à tous les changements dans sa vie (plus de responsabilités, plus d’implication…).

Les mamans revendiquent souvent à ce que le père prenne part à l’allaitement en donnant le biberon au bébé. Pourtant, plusieurs raisons poussent le père à se sentir différent et mal à l’aise. Il devient alors plus fragile et plus susceptible. Mais comme chez la maman, cette situation ne fait que passer. Il suffit d’un bon soutien mutuel entre partenaires pour que l’arrivée de ce petit être ne soit que bonheur au quotidien.