À partir de ses 2 ans, votre enfant mange comme une grande personne avec des repas diversifiés. Il arrive maintenant à tout croquer et mastiquer, mais ce n’est pas pour autant que vous allez lui donner tout ce qu’il y a dans votre assiette. Bien qu’il puisse quasiment tout manger, ses besoins en nutriments sont encore différents de ceux d’un adulte, sans oublier certains aliments et boissons encore à éviter.

 

Bébé mange de tout, mais pas à volonté

À 24 mois, votre enfant a des besoins nutritionnels spécifiques qui doivent être comblés par des aliments bien choisis en termes de variété et de quantité. Vous pouvez maintenant lui donner tout ce que vous mangez, mais avec des proportions bien différentes des vôtres. Ne brusquez pas son passage à l’alimentation adulte au risque de lui donner trop ou pas suffisamment d’apports en nutriments adaptés à son développement physique et psychique.

Vous allez également perturber le processus naturel de sa curiosité. Votre enfant n’a besoin que de moins de 100 kcals/kg/jour, soit de 1 100 calories (pour une fille) à 1 200 calories (pour un garçon) alors qu’un garçon adolescent a besoin de 2 100 calories à 3 700 calories par jour. C’est ainsi que le tiers jusqu’à la moitié de votre steak, de votre pain ou de votre poisson lui suffit, sauf pour les légumes et les fruits que vous pouvez donner à volonté.

Concernant les apports, un bébé de 2 ans a des besoins en lipides supérieurs aux vôtres, mais trois fois moins en sel et deux fois moins en protéines. Vous l’aurez compris, il n’est pas encore temps qu’il mange le même repas que le reste de la famille.

 

Des aliments adaptés à ses besoins spécifiques

Vous allez sûrement faire essayer tout ce que vous mangez à votre enfant et cela fait naturellement partie de sa phase d’apprentissage pour éveiller sa curiosité et entraîner ses papilles à différents goûts. Mais pour son plus grand bien, vous allez devoir préférer certains aliments plus que d’autres. Ainsi, privilégiez les sucres lents qui apportent la principale énergie utile à sa croissance et que l’on trouve dans le riz, la purée et les pâtes notamment.

Il en est de même pour le calcium contenu dans les fruits et légumes ainsi que dans le lait, qui plus est riche en protéines et facilement digérable par votre bébé. Il boit toujours du lait de croissance, mais le lait entier est également bon pour lui, car les graisses qu’il apporte contiennent des vitamines A, D et K. Vous pouvez désormais introduire des frites et de la charcuterie, mais seulement lors des occasions rares et en très petite quantité.

Vous pouvez aussi continuer à lui donner des crudités (de la carotte crue par exemple) qui, accusées à tort comme perturbateurs de l’estomac, peuvent tout à fait être digérées par votre bébé. Pour la viande, tâchez d’alterner les rouges, les blanches, la volaille, et le poisson notamment. La diversification est toujours aussi importante tout comme l’équilibre alimentaire (consulter notre article sur la diversification alimentaire pour bébé).

Par ailleurs, un enfant de 2 ans se déshydrate plus rapidement que les adultes. Il peut boire du jus de fruits ou même du soda, mais l’idéal est de toujours lui proposer de l’eau surtout au moment des repas.

 

La ration quotidienne d’un bébé de 24 mois

Avant tout, les apports alimentaires se calculent sur une semaine et non pas sur une journée. Votre enfant a désormais un grand appétit et il est donc inutile de lui forcer à finir ce qu’il y a dans son assiette. S’il est en bonne santé, il peut refuser naturellement de manger lorsqu’il n’a pas faim ou lorsqu’il est rassasié, sans se laisser mourir de faim.

Aussi, votre petit se rattrape tout seul lors du repas suivant quand il a peu ou pas du tout mangé au précédent repas. Il commence donc à avoir un appétit plus mature et la liste des apports généralement présentée par les experts ne constitue qu’une moyenne. Son appétit dépend de son poids, de sa croissance et même du jour !

En général, un enfant de 2 ans a besoin de 1 100 à 1 200 calories par jour, réparties sur 4 repas composés en tout de :

  • 350 à 600 ml de lait de croissance/lait entier ;
  • Produits laitiers : 20 à 40 g de fromage ou 2 pots de yaourt ou de laitage ;
  • 20 à 30 g de beurre, d’huile ou de crème ;
  • Pas moins de 100 g de légumes (cuits, crus ou en potage) ;
  • Pas moins de 100 g de fruits ou 50 ml à 200 ml de jus de fruits ;
  • 20 g de biscuits ou 15 à 30 g de céréales ou 20 à 30 g de pain ;
  • Pas moins de 100 g de féculents ;
  • 30 à 50 g de viande ou 40 à 70 g de poisson ou 1 œuf ;
  • Pas plus de 20 g de produits sucrés.

Exemples de menus quotidiens

  • Petit-déjeuner : 250 ml de lait de croissance + céréales, lichette de confiture ou pain de mie ;
  • Collation de 10h00 : Fruits secs de saison ou jus de fruits ou yaourt/fromage ou fruits secs (dattes, abricots secs) ;
  • Déjeuner : Crudités ou légumes cuits en Entrée + 40 g de viande (rouge, blanche, volaille, poisson) ou d’œuf + 150 g de féculents et/ou légumes verts + 5 g de beurre ou 1 c. à c. d’huile + laitage (yaourt, petit-suisse, fromage…) + 100 g de fruits cuits ou crus ;
  • Goûter : 250 ml de lait ou laitage + céréales/pain/biscuits + 100 g de fruits cuits ou crus ;
  • Dîner : le dîner de bébé dépend de ce qu’il a déjà mangé lors de ses précédents repas pour avoir une alimentation bien équilibrée. Il est inutile de lui donner de la viande le soir s’il en a déjà mangé au déjeuner, mais vous pouvez aussi partager en deux la ration quotidienne de 40 g. Il en est de même pour le beurre ou l’huile. Dans cet exemple, proposez-lui 150 g de féculents et/ou de légumes + 5 g de beurre ou 1 c. à c. d’huile + produit laitier + 100 g de fruits cuits ou crus.

 

Les petits pots et plats préparés, à adopter ou pas ?

Proposer les petits pots et les plats préparés est toujours un gain de temps pour le repas de bébé. Ils ont différentes saveurs et textures, sont faciles à préparer, et peuvent être consommés partout, ce qui facilite la diversification alimentaire. Côté sécurité, il n’y a aucune crainte à avoir puisqu’une réglementation très stricte instaurée depuis 1976 énumère plusieurs obligations auxquelles les fabricants doivent se plier.

Cela débute dès le mode de culture des matières premières, en passant par les machines de production jusqu’à la commercialisation (étiquettes, conditionnement…). Vous n’aurez ainsi aucun souci à vous faire, principalement en termes d’apports nutritionnels qui doivent être clairement indiqués sur l’étiquette avec l’âge de l’enfant qui peut consommer le produit. Il en est de même pour la texture et le goût de chaque petit pot ou plat préparé.

En revanche, à moins de trouver les articles à prix réduits, ces produits sont relativement chers et cela encourage de plus en plus de mères à opter pour le fait maison. Ces plats sont plus utilisés comme solutions de dépannage que comme repas quotidiens. De plus, un petit pot ayant le même poids que des légumes ou des fruits frais contient deux fois plus de sucre. Aussi, de la viande fraîche contient trois fois plus de graisses et de protides par rapport à une purée de viande. Enfin, le goût des aliments contenus dans les petits pots ou plats préparés est moins accentué que celui d’un produit frais.

Vous avez l’habitude de proposer à bébé des poudres de légumes, soupes et purées ou céréales aux légumes que vous préparez facilement avec de l’eau ? Ce sont les moins conseillées en termes de valeur nutritive, car les légumes déshydratés ne contiennent plus assez de vitamines naturelles.

 

Apports en nutriments, vitamines et assaisonnement

Avouons-le, préparer soi-même les petits plats de bébé procure toujours une satisfaction psychologique et un sentiment de sécurité en termes d’hygiène. Aussi, rien ne vaut le goût du fait maison avec des produits frais. Seulement, ce n’est pas l’idéal pour votre enfant en termes d’apports en nutriments, dans la mesure où la teneur en vitamine des fruits et légumes n’est assurée que s’ils sont consommés rapidement après leur cueillette et leur cuisson. Pourtant, rien ne vous garantit de la date de la cueillette de ces produits et le temps passé en transport jusqu’au marché.

Un tout autre problème se pose lorsque vous donnez des légumes cuits surgelés à votre enfant, car ces produits sont trop salés alors que votre petit n’a besoin que du tiers de la quantité de sel destiné aux adultes. D’une manière générale, on a aussi tendance à trop saler le repas de notre bébé quand on le goûte alors que ce sont nos papilles qui sont habituées à nos propres besoins en sel.

Ainsi, dans l’idéal ne cuisinez que des produits pour lesquels vous avez entièrement accès à la teneur en sel et en matières grasses, quitte à demander à votre producteur local ou aux vendeurs au moment de l’achat.

 

Quoi qu’il en soit, vous avez toujours le choix quant à l’alimentation de votre enfant de 2 ans. Passer derrière les fourneaux n’est jamais une mauvaise idée quand vous êtes sure de la qualité des produits que vous cuisinez. C’est même l’idéal, et pensez à poursuivre vos efforts jusqu’à l’âge de 3 ans !

 

Approfondir le sujet : PDF L’alimentation des enfants de 2 a 5 ans réalisé par Les producteurs laitiers du Canada.