Vous avez certainement déjà entendu dire que la pleine lune favoriserait les accouchements… Mais cela est-il vrai ? Et que dit la science à propos de cette croyance populaire ? On fait le point sur ce mythe des temps modernes !

 

Le mythe

le fameux mythe de l'accouchement à la pleine luneAutrefois, le personnel des maternités a répandu que la lune avait un effet sur les naissances, plus exactement que la pleine lune provoquerait l’accouchement. Il était donc très probable qu’une femme enceinte donne naissance deux à trois jours avant et après la pleine lune plutôt qu’à un autre moment. Cela expliquerait d’ailleurs pourquoi les maternités et même les urgences étaient plus débordées lors des nuits de pleine lune.

Selon cette même légende – qui date de l’Antiquité -, cette phase lunaire pouvait augmenter le taux d’opérations césariennes, de complications au moment de l’accouchement. Le nombre de fausses couches et de naissances gémellaires n’en serait pas épargné.

 

Des études aux résultats sans équivoque

Face à cette forte croyance populaire, les scientifiques se sont sérieusement penchés sur la question. Et les résultats sont sans appel : cette croyance ne repose sur aucun fait concret. L’étude la plus célèbre est celle des chercheurs américains qui a été réalisée en 2005. Ils se sont penchés sur 600 000 accouchements qui se sont produits en Caroline du Nord entre 1997 et 2001, correspondant à 62 cycles lunaires.

Résultat ? Il n’y avait aucun lien entre la lune et les naissances, avec complication ou non, gémellaires ou non.

Ce verdict a par la suite été confirmé par les recherches de mémoire de fin d’études d’une sage-femme belge. Selon elle, la pleine lune n’aurait effectivement aucune influence sur le corps des femmes enceintes. Sur les 3000 accouchements spontanés qu’elle a étudiés dans quatre hôpitaux différents, la lune n’influence aucunement l’obstétrique. Et pourtant…

 

Une croyance populaire qui se perpétue

Même avec différentes études à ce sujet réalisées à travers le monde et contredisant ce mythe, celui-ci perdure même chez les professionnels de santé. Pourquoi ? La première hypothèse est que le cycle lunaire est assez proche du cycle menstruel. Le premier dure environ 29 jours et demi et le second 28 jours. C’est d’ailleurs pourquoi la femme et la lune sont fortement associées dans de nombreuses cultures.

Par ailleurs, l’astre a toujours fasciné l’homme, ce qui a le pouvoir d’entretenir plusieurs légendes. Vous avez certainement déjà entendu parler des travaux de jardinage à réaliser en fonction du calendrier lunaire. Le « régime loup-garou » consistant à suivre une cure détox les soirs de pleine lune est encore récent certes, mais il connaît aussi déjà de nombreux adeptes.

Les psychologues quant à eux avancent ce qu’ils appellent le « biais de confirmation d’hypothèse ». Cela se traduit tout simplement par la tendance naturelle qu’à l’homme à interpréter ou à chercher une information qui confirme ses préconceptions (idées reçues, préjugés, hypothèses, convictions…). Plus concrètement, si vous êtes absolument convaincu que la pleine lune et le nombre d’accouchements ont un lien de cause à effet, vous aurez naturellement tendance à vous souvenir de tous les événements qui viennent confirmer votre conviction.

 

Le fonctionnement du calendrier lunaire

Cette légende se base sur les cycles lunaires, des phases qui composent le calendrier lunaire en opposition au calendrier solaire. Dans ce type de calendrier, un mois représente une lunaison et dure 29.53094 jours. On dit également qu’il est luni-solaire lorsqu’il considère les saisons. C’est le cas des calendriers chinois, hindou, hébreu, tibétain et samaritain contrairement au calendrier musulman qui est purement lunaire.

Pourquoi cette différence ? À l’origine, les premiers hommes ont mesuré le temps en observant tout simplement les différentes phases de la lune. Ils ont ainsi pu définir plusieurs cycles : celui de la nouvelle Lune, de la lune croissante, de la pleine lune, de la lune décroissante et de la Lune noire.

Aujourd’hui encore, cette mesure du temps est très présente dans certaines cultures. Mis à part les accouchements, ce type de calendrier aiderait à mieux jardiner du fait des rythmes de la nature, ou à s’épanouir sur le plan religieux par exemple.

Alors, même avec les années et les nombreuses études qui viennent contredire ce mythe, cela est certain : il ne disparaîtra pas de sitôt et chacune pourra se faire sa propre opinion et expérience !