Exploitation, rejet affectif, menace, indifférence… la maltraitance des enfants peut se manifester de différentes manières. Mais quelle que soit sa forme, le nombre des cas répertoriés d’enfants maltraités ne cesse d’augmenter ces dernières années à travers le monde, du Canada à la Suisse, en passant par le Japon et le Luxembourg. Focus sur ces chiffres alarmants.

 

Hausse importante des cas d’enfants maltraités au Canada et au Japon

D’après les données de la Direction Régionale de la Protection de la Jeunesse (DPJ) au Canada, la maltraitance des enfants est un phénomène qui n’est pas près de s’arrêter. Depuis 2008, elle a enregistré +8,4% de signalements pour mauvais traitements psychologiques, ce qui représente 14,3% des cas de maltraitance. Outre la maltraitance psychologique, les taux de maltraitance physique et de négligence grimpent également continuellement de respectivement 31% et 39%.

Le Japon n’est pas non plus épargné par ce phénomène, au mois de mai dernier, Yamato Tanooka, un enfant de 7 ans, a été abandonné par ses parents dans la forêt dans le cadre d’une punition. Cette histoire, rapidement devenue une affaire nationale, a néanmoins connue une fin heureuse. Le petit garçon a été retrouvé fatigué et déshydraté, mais bien vivant à plus de 5 km de son lieu de disparition 6 jours après avoir disparu. Si pour l’opinion, il s’agit à 70% d’un cas flagrant de maltraitance ce n’est malheureusement pas une situation isolée dans le pays, qui recense 90000 cas sur l’année 2015 selon le Ministère des Affaires sociales.

Comme au Canada, les enfants maltraités sont de plus en plus nombreux chaque année au Japon, car entre 2014 et 2015, on a constaté une hausse de 12% pour les cas de violences physiques. Le taux de maltraitances psychologiques a lui aussi augmenté (+43%).

 

Même constat en Suisse et au Luxembourg

Les chiffres sont tout aussi importants en Suisse, car en 2015 le groupe de travail pour la protection de l’enfant de la Société Suisse de Pédiatrie, où ce sont 1388 cas qui ont été signalés par les établissements spécialisés du pays, parmi lesquels 28,3% de cas de maltraitance physique. 25% des victimes ont moins de 2 ans, et 45% moins de 6 ans, les filles étant plus épargnées que les garçons. Celles-ci sont en revanche 5 fois plus nombreuses à être abusées sexuellement par rapport aux garçons. Et cette forme de maltraitance psychique n’est pas prête de disparaitre, car contrairement à la négligence qui représente 20% des cas de maltraitance en Suisse, celle-ci atteint les 31% (432 cas signalés).

Dans bon nombre de situations, les auteurs ne sont autres que des membres de leur famille (80%), les hommes étant plus nombreux que les femmes. Ils sont également les premiers concernés lorsqu’il s’agit de maltraitance psychique et physique. Sur 639 cas répertoriés, 350 femmes sont impliquées, notamment les mères de famille, lorsqu’on parle de négligence généralement. Elles sont donc plus nombreuses que lorsque les deux parents passent à l’acte (281 cas). Dans 5,3% des cas, il s’agit d’inconnus, 12% de connaissances, et 2,4% de personnes qui ne font pas partit du cercle familial.

Et aussi incroyable que cela puisse paraitre, les auteurs des sévices sont de plus en plus jeunes. Dans 20% des cas répertoriés, ils n’ont pas encore atteint la majorité et pourtant sont déjà connus par les autorités compétentes pour avoir participé à 27% des cas d’abus sexuels.

Les associations du Luxembourg font également mention de chiffres alarmants, selon l’Action Luxembourg Enfance Maltraitée (ALEM) ce sont pas moins de 5 % des nouveau-nés qui courent des risques de maltraitance. Ces cas étant bien souvent aggravés par les situation de séparation des parents. Consulter le témoignage de l’ALEM sur LeSoir.be.

 

maltraitance des enfants : apparences trompeuses
Campagne « Apparences trompeuses » réalisée en France par l’association Enfance et Partage.

 

Notons que ces violences, quelle que soit leur forme (exploitation, rejet affectif, menace, indifférence, négligence), affecteront ces enfants sur le long terme non seulement physiquement, mais aussi socialement, affectivement et psychologiquement. Ils sont généralement écartés de la société à cause de troubles du comportement (anxiété, dépression) et d’attention. Ils connaitront également d’importantes difficultés dans le milieu scolaire.

Il est donc essentiel de prendre l’ampleur de ce phénomène mondial et de ne pas rester passif face à des situations de maltraitance dans votre entourage. Les associations telles que l’Enfant Bleu pourront vous accompagner et mettent à disposition des guides pour savoir réagir devant un cas de maltraitance.